Maladie de Kaposi cutanée lors d’un traitement par corticoïdes locaux et méthotrexate pour pemphigoïde bulleuse : 3 cas - 24/11/14
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Résumé |
Introduction |
La maladie de Kaposi (MK) est une prolifération vasculaire liée à HHV8, un virus à ADN responsable d’infections latentes. Elle peut être iatrogène, lors de traitements immunosuppresseurs. L’association de dermocorticoïdes (DC) et de méthotrexate (MTX) est actuellement en cours d’évaluation chez les patients atteints de pemphigoïde bulleuse (PB). Nous avons observé 3 cas de MK cutanée au cours de cette bithérapie chez des patients ayant une PB, ce qui n’a pas été rapporté à notre connaissance.
Observations |
Le diagnostic de PB avait été posé par histologie et immunofluorescence directe, et un traitement par clobétasol avait été instauré. Il existait une corticodépendance (n=2) ou une corticorésistance (n=1) ayant motivé l’introduction du MTX après une période de 2 à 32 mois. Les DC ont été maintenus pendant le traitement par MTX (n=3). Les patients ont développé une MK cutanée confirmée histologiquement (CD31+, CD34+, HHV8+) dans un délai de 1 à 9mois après l’instauration du MTX. La sérologie VIH était négative (n=3), les lymphocytes totaux étaient normaux (n=3), mais il existait une hypogammaglobulinémie (n=2). Lors du diagnostic de MK, la sérologie HHV8 était positive (n=3) ainsi que la PCR HHV8 sanguine dans 2 cas. Dans un cas, le MTX a été diminué avec maintien des DC, la rémission de la MK était complète à 2mois. Dans deux cas, le MTX était arrêté avec maintien des DC mais un traitement complémentaire de la MK était nécessaire.
Discussion |
Des cas de MK iatrogènes ont été antérieurement rapportés chez des patients traités pour une maladie bulleuse auto-immune (MBAI) au cours de traitements par corticoïdes systémiques associés ou non à des immunosuppresseurs. Un seul cas de MK a été rapporté chez un patient traité par DC en monothérapie pour une PB, et aucun cas de MK n’a été rapporté au cours de traitement par MTX. Dans notre série, l’imputabilité respective du MTX, des fortes doses cumulées de DC ou de l’association des deux traitements dans la survenue de la MK est difficile à évaluer. Par ailleurs, aucun cas de MK iatrogène n’a été rapporté pour d’autres dermatoses traitées par cette association. Il existe donc probablement dans notre série, d’autres facteurs favorisants de MK : âge élevé, statut immunitaire ; voire un tropisme du HHV8 pour les lésions bulleuses lors des MBAI, ce qui fait l’objet de controverses dans des publications antérieures. La recherche d’HHV8 dans les biopsies des lésions bulleuses initiales de ces 3 patients (PCR et immuno-histochimie) est en cours.
Conclusion |
Nous rapportons les 3 premiers cas de MK cutanées survenant au cours d’un traitement associant DC et MTX chez des patients ayant une PB. Il reste à déterminer si l’instauration d’un traitement associant DC et MTX dans cette population justifierait l’évaluation préalable du statut immunitaire et/ou de l’infection à HHV8.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Iatrogénie, Kaposi, Pemphigoïde bulleuse
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Vol 141 - N° 12S
P. S413-S414 - décembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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