Un sillon après une biopsie : larva migrans de présentation atypique - 24/11/14
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Résumé |
Introduction |
La larva migrans est une parasitose cutanée liée aux larves d’ankylostome du chien, typiquement reconnaissable par un sillon serpigineux prurigineux. Nous rapportons un cas inhabituel survenu tardivement après un voyage aux Antilles, de présentation initiale atypique papulo-pustuleuse, et révélée plusieurs mois après le voyage par une biopsie cutanée.
Observations |
Un patient de 5ans sans antécédent notable a consulté en janvier 2014 pour des lésions cutanées du genou droit, survenues fin octobre 2013 environ 1mois après un voyage en Guadeloupe. Il s’agissait de papules érythémateuses associées à une pustule, légèrement prurigineuses, indolores, sans fièvre ni signe extracutané associé. Il n’y avait pas de cas similaire dans la famille, ni de notion de traumatisme initial, de plaie ou de piqûre d’insecte. L’aspect clinique faisait suspecter un granulome à corps étranger sur possible parasitose, éventuellement associé à une pyodermite (pustule). Une biopsie cutanée ne montrait que des signes de prurigo parasitaire. Une semaine après la biopsie est apparu un sillon papuleux érythémateux, de trajet serpigineux, très prurigineux, ayant débuté dans la zone de biopsie. Le diagnostic de larva migrans cutanée était alors retenu et le patient recevait du Zentel® (albendazole) per os, à raison 400mg par jour pendant 3jours. Une rémission complète du prurit était obtenue à j2, puis un affaissement total du sillon serpigineux à j3. Toutefois, le prurit local réapparaissait 3 semaines plus tard accompagné d’une papule érythémateuse. Devant cette possible récidive précoce, un traitement de seconde ligne par Stromectol® (ivermectine) (15mg en prise unique) était introduit avec une rémission clinique complète et définitive en 3jours.
Discussion |
Une « révélation » clinique tardive mais sans ambiguïté de la parasitose par un geste biopsique sur des lésions inflammatoires peu spécifiques n’a jamais été rapportée à ce jour dans la larva migrans. La présentation clinique initiale limitée à des papulo-pustules est également inhabituelle et peut correspondre à une forme purement folliculaire dans un premier temps, l’effraction biopsique ayant peut-être permis le passage secondaire et tardif de la larve dans le derme. Selon une étude récente, moins de 10 % des larva migrans cutanées se manifestent sous forme d’une folliculite papulo-pustuleuse, toujours associée à des sillons serpigineux pathognomoniques.
Conclusion |
Notre cas est donc original à la fois par la révélation clinique tardive de la larva migrans « favorisée » par la biopsie cutanée, et aussi par sa présentation initiale purement papulo-pustuleuse, sans sillon, pendant plusieurs mois. Ces formes folliculitiques seraient plus difficiles à traiter, nécessitant souvent 2 voire 3 cures d’albendazole ou d’ivermectine per os, difficultés parfaitement illustrées par notre observation.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Larva migrans cutanée, Lésions papulo-pustuleuses, Biopsie cutanée
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Vol 141 - N° 12S
P. S460-S461 - décembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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