Le prurit : un signe d’appel fréquent dans les neuropathies des petites fibres - 24/11/14
Résumé |
Introduction |
Les neuropathies des petites fibres (NPF) sont des neuropathies rares touchant les fibres nerveuses non myélinisées Aδ et C. Elles se manifestent par des signes de dysautonomie et des signes fonctionnels perçus comme cutanés, qui sont souvent au premier plan. Le but de l’étude était d’estimer la part du prurit parmi ces signes.
Matériel et méthodes |
Un questionnaire a été envoyé à tous nos patients suivis pour une NPF, diagnostic confirmé par la mesure de la densité intra-épidermique en petites fibres sur des biopsies cutanées étagées.
Résultats |
Trente-neuf patients ont été inclus (taux de réponse 68,4 %) : 15 hommes et 24 femmes (âge moyen : 61ans). Les étiologies les plus fréquentes étaient : syndrome de Goujerot-Sjögren (38 %), idiopathique (33 %) et diabète (15 %). Les sensations les plus fréquemment ressenties étaient : brûlure (76 %), douleur (71 %), chaleur (68 %), engourdissement (65 %), fourmillements (63 %), picotements (60 %), froid (57 %) et décharges électriques (57 %). Parmi les 39 patients, 67 % rapportaient un prurit. Celui-ci était fréquent, survenant quotidiennement ou presque quotidiennement pour 84 % des patients. Il prédominait en soirée. Le prurit atteignait les membres inférieurs et supérieurs, mais sans atteinte préférentielle des mains et pieds, et touchait également la partie proximale du corps : dos (64 %) ainsi que thorax, tête et cou dans la moitié des cas. L’intensité était élevée : cotée à 4,4/10 en moyenne et 7,1/10 dans le pire moment. La fatigue, la sécheresse de la peau, la température ambiante chaude étaient des facteurs aggravants, alors que l’eau froide était un facteur améliorant. Soixante-dix pour cent des patients rapportent se gratter souvent ou très souvent.
Discussion |
Note étude met en évidence que les symptômes les plus fréquents sont les sensations de brûlure et douleur. Le prurit est rapporté par 2/3 des patients. Il est le plus souvent diffus, n’atteignant pas seulement les zones distales. L’intensité est élevée, comparable à celle rencontrée dans d’autres dermatoses comme la dermatite atopique. Les NPF ont été identifiées récemment et sont probablement sous-diagnostiquées. L’interrogatoire et l’examen clinique sont le gold standard pour leur diagnostic, avec une confirmation par biopsies cutanées étagées avec quantification de la densité en fibres nerveuses. Mieux connaître leur présentation clinique devrait permettre d’en améliorer le diagnostic.
Conclusion |
Le prurit est donc très fréquent (2/3 des patients) au cours des NPF et ces patients consultent probablement souvent des dermatologues, qui doivent penser à évoquer cette pathologie, notamment si d’autres sensations cutanées anormales, voire des signes de dysautonomie sont présents.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Neuropathie des petites fibres, Prurit, Questionnaire
Plan
Vol 141 - N° 12S
P. S465 - décembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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