Érythème noueux au cours d’une mastite granulomateuse - 24/11/14
Résumé |
Introduction |
La mastite granulomateuse idiopathique (MGI) est une inflammation du sein d’origine inconnue qui doit être distinguée des tumeurs et des infections mammaires, y compris la tuberculose. La MGI est une cause rare d’érythème noueux : nous présentons un cas de cette association, utile à connaître pour le dermatologue.
Observations |
Une femme de 32ans, nullipare, consultait pour un érythème noueux des membres inférieurs, des arthralgies inflammatoires et un syndrome fébrile. L’examen trouvait un sein droit rétracté, irrégulièrement bosselé et induré sur une surface de 5cm, douloureux à la palpation, associé à une adénomégalie sous-axillaire homolatérale. La lésion mammaire était apparue progressivement 4mois auparavant ; elle avait été explorée par une cytoponction et deux biopsies qui n’avaient pas trouvé de cellules tumorales suspectes mais un aspect d’inflammation subaiguë à chronique granulomateuse. La recherche de mycobactéries sur les prélèvements biopsiques était négative à l’examen direct et en culture. Les autres explorations étiologiques de l’érythème noueux étaient négatives. Le diagnostic retenu était celui d’érythème noueux associé à une MGI. Une corticothérapie générale était débutée, permettant une régression de l’ensemble des manifestations, mais une rechute survenait sur le sein controlatéral lors de la décroissance de la corticothérapie. Une ponction évacuatrice à visée symptomatique ainsi qu’une réascension de la corticothérapie générale étaient alors réalisées. L’érythème noueux disparaissait en quelques semaines.
Discussion |
La MGI est une inflammation subaiguë aseptique du sein, d’origine inconnue. Elle affecte la femme jeune, en période d’activité génitale et mime souvent cliniquement et radiologiquement un abcès ou un carcinome mammaire. Elle se présente sous la forme d’une masse ferme, inflammatoire et mal limitée, souvent douloureuse, pouvant secondairement s’abcéder. Son diagnostic repose sur l’examen anatomopathologique et l’exclusion des autres causes de granulomes. La prise en charge thérapeutique n’est pas codifiée mais fait classiquement appel à la corticothérapie générale. Les manifestations extra-mammaires sont rares et concernent l’érythème noueux, des arthralgies, des épisclérites et la maladie de Verneuil. Moins de 15 cas d’association à un érythème noueux sont rapportés dans la littérature. D’autre part, l’association possible à une hidradénite suppurée pose la question d’une parenté nosologique entre les deux affections. La prise en charge est mal codifiée.
Conclusion |
Les similitudes cliniques avec l’hidradénite suppurée suggèrent l’existence d’un lien possible entre ces deux entités et semblent intéressantes sur le plan thérapeutique. En effet, le rôle de l’infliximab n’a pas été étudié dans le traitement de la MGI et pourrait constituer une alternative thérapeutique intéressante dans les formes sévères corticorésistantes.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Érythème noueux, Hidradénite suppurée, Maladie de Verneuil, Mastite granulomateuse
Plan
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Vol 141 - N° 12S
P. S474 - décembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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