Manifestations cutanéo-muqueuses d’une goutte sévère - 24/11/14
Résumé |
Introduction |
La maladie goutteuse, dans sa forme sévère et chronique, peut se manifester par des lésions cutanéo-muqueuses. Nous rapportons le cas d’un patient présentant une goutte « historique » sévèrement handicapé par le nombre de tophi articulaires et cutanéo-muqueux.
Observations |
Un homme de 56ans, goutteux, était hospitalisé pour une grabatisation récente en raison de polyarthralgies fébriles douloureuses touchant les chevilles, genoux, doigts, poignets et coudes ne cédant pas à la prise d’anti-inflammatoires non stéroïdiens. Les articulations étaient chaudes et il existait un épanchement articulaire au niveau des genoux. Plusieurs de ces articulations étaient déformées par des tophus dont l’un laissait sourdre un liquide crayeux au niveau de la main gauche. On observait de plus, de nombreux tophus sous-cutanés diffus et non compliqués. Le bilan biologique montrait une insuffisance rénale fonctionnelle, un très important syndrome inflammatoire. Une amélioration clinico-biologique était progressive sous colchicine. Les soins locaux permettaient une guérison des tophus mis à nu. Devant la sensation de grains de sable dans les yeux, un examen de la face muqueuse des paupières était réalisé et montrait la présence de dépôts d’acide urique.
Discussion |
Le diagnostic d’une crise goutteuse ne pose généralement pas de problème dans sa présentation typique, notamment lorsqu’elle touche le premier rayon du pied. L’atteinte poly-articulaire se manifeste fréquemment par un syndrome fébrile et un syndrome inflammatoire biologique importants nécessitant d’éliminer une cause infectieuse, un rhumatisme post-infectieux ou une maladie systémique. Le diagnostic est conforté par plusieurs éléments : l’interrogatoire du patient qui reconnaît ses crises habituelles mais qui diffèrent par la sévérité et le caractère poly-articulaire et la présence de cristaux de goutte lors d’une ponction articulaire. L’uricémie en période aiguë est de peu d’utilité : elle est le plus souvent augmentée mais peut être normale ou basse. Le test thérapeutique à la colchicine apporte un argument supplémentaire au diagnostic mais la réponse est souvent moins extraordinaire que lors d’une goutte mono-articulaire. L’atteinte poly-articulaire lors d’un premier épisode est rare et atteint plus fréquemment le patient goutteux connu porteur de tophus dont la localisation préférentielle est juxta-articulaire. Des tophus sous-cutanés peuvent être vus préférentiellement au niveau de l’hélix de l’oreille, aux doigts, aux pieds ainsi qu’au niveau des bourses olécrâniennes, des tendons calcanéens et de la face ulnaire des avant-bras. D’autres localisations exceptionnelles ont été rapportées (front, paupières, sclère, nez, langue, etc.). D’autres manifestations cutanées inhabituelles ont été décrites (bulles, papules, ulcérations).
Conclusion |
Des lésions cutanées ou muqueuses peuvent être observées de façon peu habituelle chez les patients goutteux chroniques sévères.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Arthropathie microcristaline, Goutte, Tophi
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Vol 141 - N° 12S
P. S476 - décembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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