La pelade est une maladie de traitement difficile d’autant plus que l’enjeu est surtout esthétique. L’objectif de cette étude était d’évaluer la prise en charge et l’efficacité des traitements par photothérapie (PT) ou par bolus de méthylprédnisolone (MP) dans la pelade.

Une étude rétrospective était menée entre janvier 2006 et octobre 2013 chez 200 patients ayant consulté pour une pelade dans le service de dermatologie du CHU de Nancy (France). Des bolus de MP étaient réalisés à raison de 500mg par jour (ou 10mg/kg/jour pour les enfants) 3jours consécutifs une fois par mois pendant 3mois consécutifs. La PT comprenait la PUVAthérapie et les UVBTL01. L’efficacité du traitement était évaluée à 3mois pour le traitement par MP et au bout de 20 séances pour la PT. Le résultat était classé en « repousse complète », « repousse partielle » ou « pas de repousse ».

Cinquante-sept patients, majoritairement des femmes (77 %), d’âge moyen 32,7ans, ayant une pelade universelle (n=16), décalvante totale (n=8), ophiasique (n=8) ou en plaques (n=25) ont été traités soit par PT (n=24, 42 %) soit par MP (n=33, 58 %). La PT était débutée en moyenne 6,6 mois après le début de la pelade. Les patients recevaient principalement des UVA (90,5 %) à la dose de 405Joules en 76 séances. On observait une repousse complète chez 20 % des patients, partielle chez 70 % des patients et l’absence de repousse chez 10 %. Les bolus de MP étaient proposés en moyenne 7,3mois après le début de l’évolution de la pelade. On observait une repousse totale et durable dans 3,1 % des cas, une repousse partielle dans 37,5 % des cas et l’absence de repousse dans 59,4 % des cas. La PT était majoritairement proposée pour le traitement des pelades en plaque, alors que la MP était proposée pour les pelades universelles (p=0,007). L’efficacité du traitement était statistiquement moins bonne dans le groupe de patients traités par MP : repousse dans 90 % des cas avec la PT et dans 40,6 % des cas avec la MP (p=0,0004). La proportion d’évènements indésirables était équivalente (23 %).

Nous montrons que le traitement par MP est moins efficace que la PT chez des patients de sexe, âge et durée d’évolution de la pelade comparables avec une tolérance identique des traitements. Il existe cependant un biais du fait du caractère rétrospectif de cette étude. Par rapport aux données de la littérature, l’indication de la MP n’était pas toujours adaptée au type de pelade : ce traitement étant moins efficace dans les pelades ophiasiques et décalvantes totales. Les patients à qui un traitement en hospitalisation de jour (MP) a été proposé présentaient probablement une atteinte plus sévère et plus résistante ce qui expliquerait la mauvaise réponse au traitement.

Les traitements de la pelade par MP et PT n’ont jamais étés comparés ; nous montrons une meilleure efficacité de la PT par rapport à la MP.