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Risque modéré de réaction au fébuxostat chez les patients goutteux ayant un antécédent de réaction cutanée à l’allopurinol. Étude rétrospective hospitalière portant sur 101 patients traités successivement par allopurinol et fébuxostat - 24/11/14

Doi : 10.1016/j.annder.2014.09.577 
J.C. Roujeau 1, , G. Chalès 2, T. Pascart 3, R.-M. Flipo 3, A. Delayen 4, P. Clerson 4, T. Bardin 5
1 Université Paris-Est, Créteil, France 
2 Rhumatologie, hôpital Sud, Rennes, France 
3 Rhumatologie, hôpital Roger-Salengro, Lille, France 
4 Orgametrie, Roubaix, France 
5 Hôpital Lariboisière, Paris, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Deux à quatre pour cent des patients goutteux traités par l’allopurinol (A) développent des réactions cutanées mineures. 0,1 % à 0,4 % présentent des réactions sévères (Lyell, Stevens Johnson, DRESS). Le fébuxostat (F), inhibiteur de la xanthine oxydase non purinique constitue une alternative thérapeutique intéressante quand A est mal toléré. L’incidence des réactions cutanées avec F (0,5 à 1,6 %) pourrait être augmentée en cas d’antécédents de réactions avec A.

Matériel et méthodes

Une étude rétrospective a été menée dans 4 services de rhumatologie adulte français afin de quantifier le risque d’intolérance cutanée au fébuxostat en cas d’antécédent de réaction cutanée à l’allopurinol. Les dossiers de tous les patients qui avaient reçu successivement de A et F et avaient été revus au moins deux mois après la prescription de F ont été étudiés à la recherche d’accidents cutanés. L’intervalle de confiance de l’odds ratio a été calculé par la méthode de Miettinen et par une technique de bootstrap (Efron 1979).

Résultats

Les dossiers de 554 goutteux ont été revus. Cent treize avaient reçu successivement A et F. Parmi eux, 12 n’ont pas été revus après la prescription de F. L’analyse a donc porté sur 101 patients (86 hommes, âge moyen 61±14ans). Parmi les 101 patients analysés, 22 (21,8 %) avaient des antécédents de réaction cutanée à A (dont 6 réactions sévères incluant 2 syndromes de Lyell, 2 toxidermies, 1 DRESS et un angiœdème). Deux (9,1 %, IC95 % 1,1 %>29,2 %) des 22 patients avec intolérance cutanée à A ont eu également une intolérance cutanée mineure à F (une éruption cutanée diffuse chez un patient avec un antécédent de syndrome de Lyell avec A et un prurit localisé chez un patient ayant eu la même réaction avec A). Deux (2,5 %, IC95 % 0,3 %>8,8 %) des 79 patients sans antécédent d’intolérance à A, ont développé une réaction cutanée mineure à F. L’odds ratio était statistiquement non significatif : 3,85 [IC95 % 0,51–29,04] (Miettinen) ; 3,86 [0,80–18,74] (bootstrap). Aucun patient ayant des antécédents de réaction avec A n’a présenté de réaction grave avec F.

Discussion

En dépit de la non significativité de l’odds ratio, un sur-risque modéré de réaction cutanée à F en cas d’antécédent de réaction à A ne peut pas être écarté. Le risque de réaction cutanée à F chez ces patients est toutefois faible. Un risque accru de réactions cutanées a déjà été observé chez des patients ayant un antécédent (pénicilline ou sulfamide), que le nouveau médicament soit apparenté ou non, sans qu’il s’agisse de réaction croisée (Strom, NEJM, 2003, Apter, Am J Med, 2006).

Conclusion

Le risque de réaction cutanée avec le fébuxostat n’est que modérément augmenté après réaction cutanée à l’allopurinol. Le risque absolu est de l’ordre de 10 %, analogue à celui observé avec une céphalosporine après réaction à une pénicilline.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Allopurinol, Fébuxostat, Réaction croisée


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Vol 141 - N° 12S

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