Apparition rare d’un DRESS syndrome sous vémurafénib - 24/11/14
Résumé |
Introduction |
Le vémurafénib est un inhibiteur de BRAF, indiqué dans le mélanome métastatique. La toxicité cutanée du vémurafénib est fréquente consistant à un grade peu sévère en une photosensiblilité, l’apparition de kératoacanthomes et carcinomes épidermoïdes, des hyperkératoses aux points d’appui, et une kératose pilaire. Nous rapportons un cas exceptionnel de drug rash with eosinophilia and systemic symptoms (DRESS) au vémurafenib.
Observations |
Un patient de 65ans, suivi pour mélanome stade III inguinal gauche, en rémission clinique après curage, était inclus dans un protocole thérapeutique en double aveugle évaluant l’efficacité du vémurafénib (traitement à l’épreuve) vs un placebo en adjuvant. Le vémurafénib était prescrit à la dose de 960mg deux fois par jour. À j8 du début du traitement, apparaissait une éruption maculo-papuleuse prédominant sur les zones photo exposées. Celle-ci s’aggravait progressivement et diffusait à l’ensemble du tégument ; elle s’associait à une chéilite, un œdème du visage. Le traitement était arrêté à j21. À j23, le patient présentait une érythrodermie avec pustules au niveau des plis axillaires et inguinaux, un œdème du visage, une hyperthermie à 40°C et des adénopathies axillaires. Le bilan para-clinique montrait une cytolyse à 7N, hyperéosinophilie à 3670, une insuffisance rénale aiguë avec créatininémie à 175micromol/L. Il n’y avait pas de réactivation virale. La biopsie cutanée montrait un infiltrat lymphoïde lâche du derme papillaire, lésion inflammatoire peu spécifique.
Le diagnostic de DRESS était retenu, conformément aux critères du consensus international RegiSCAR (score : 8). Une corticothérapie était instaurée à la dose de 1mg/kg, soit 80mg par jour, avec décroissance progressive de 10mg par semaine, pour une durée totale de un mois. Une hyperhydratation permettait une régression de l’insuffisance rénale aiguë en quelques jours. L’état cutané et le bilan biologique se normalisaient en un mois. L’évaluation paraclinique effectuée deux mois après l’arrêt du vémurafénib montrait une absence de récidive.
Discussion |
Nous rapportons un cas de DRESS au vémurafénib. Un cas similaire a été rapporté précédemment dans la littérature. Réaction médicamenteuse sévère, son étiopathogénie reste encore mal élucidée. Les principaux médicaments en cause sont les anticonvulsivants et l’allopurinol. Le consensus international RegiSCAR a défini des critères pour cette entité à laquelle correspond notre diagnostic. Nous notons ici le caractère précoce (j8) de l’apparition des lésions cutanées ce qui est assez inhabituel dans le DRESS.
Conclusion |
Ce cas souligne l’importance de la connaissance par les dermatologues du risque éventuel de survenue de DRESS sous Vémurafénib. Même si la survenue d’un rash sous vémurafénib est un phénomène fréquent et généralement sans gravité, une surveillance attentive et régulière à la recherche de DRESS en cas de rash cutané est donc essentielle.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : DRESS syndrome, Toxidermie, Vémurafénib
Plan
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Vol 141 - N° 12S
P. S493 - décembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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