Premier cas de lupus induit à la quétiapine (Xéroquel®) - 24/11/14
Résumé |
Introduction |
La quétiapine (Xéroquel®) est un neuroleptique dit atypique commercialisé depuis fin 2010. Il est indiqué dans le traitement de la schizophrénie et des troubles bipolaires. Ses principaux effets secondaires décrits sont le diabète, la prise de poids, les effets anticholinergiques. Les effets cutanés sont peu spécifiques.
Nous rapportons le 1er cas de lupus induit au Xéroquel®.
Observations |
Une femme de 48 ans, ayant comme antécédents une cirrhose éthylique et une psychose traitée depuis 10 semaines par quétiapine, consultait pour une éruption cutanée évoluant depuis 3 semaines. À l’examen, on notait une altération de l’état général avec fièvre et frissons, une éruption polymorphe, rouge brique, douloureuse du tronc et des membres, respectant les plis. Par endroit, il existait un décollement très superficiel de la peau sans signe de Nikolsky. La patiente présentait de plus des hémorragies en flammèches de tous les ongles et une chéilite. L’histologie montrait un aspect de toxidermie (infiltrat péri-vasculaire lymphohistiocytaire et nécrose éosinophile) et l’absence de bande lupique en immunofluorescence directe. Le bilan biologique réalisé montrait un syndrome inflammatoire marqué, la présence d’anticorps anti-DNA natifs et d’anticorps antinucléaires au 1/1600e avec anticorps anti-histones très positifs. On notait aussi une diminution du complément total et de ses fractions mais pas d’altération du bilan rénal ou hématologique. Un lupus induit au Xéroquel® était suspecté et l’arrêt du traitement permettait une régression rapide de l’éruption et du syndrome inflammatoire.
Discussion |
Le Xéroquel® est un nouvel antipsychotique qui présente peu d’effets secondaires cutanés. Il s’agit d’éruptions non spécifiques, d’exceptionnels cas de syndrome de Stevens Johnson et plus récemment un cas de pustulose exanthématique aiguë généralisée. Ici nous avons retenu le diagnostic de lupus médicamenteux au Xéroquel® sur :
– la chronologie de l’éruption apparaissant 7 semaines après l’introduction du Xéroquel® et régressant rapidement à l’arrêt de celui-ci ;
– la biologie lupique marquée avec en particulier la présence d’anticorps anti-histones évocateurs de l’origine médicamenteuse ;
– la normalité du bilan immunologique (bilan lors du diagnostic de cirrhose) avant la prise du médicament.
Aucun cas de lupus induit n’a été jusqu’à présent décrit avec cette molécule qui est même parfois prescrite chez les patients avec neurolupus et troubles psychiatriques marqués.
Conclusion |
En conclusion, nous rapportons le 1er cas de lupus induit au Xéroquel® avec une atteinte cutanée sévère.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Lupus, Médicaments, Neuroleptique, Toxidermie
Plan
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Vol 141 - N° 12S
P. S495 - décembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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