Le but de cette étude était de déterminer la capacité de l’échographie à mettre en évidence la diminution ou la disparition des dépôts d’urates chez les patients goutteux recevant un traitement hypouricémiant.

Afin d’être inclus dans cette étude prospective monocentrique, les patients devaient (1) avoir une goutte prouvée sur la base de la présence de cristaux d’urates monosodiques (UMS) dans le liquide synovial et (2) avoir des dépôts échographiques d’urates (signe du double contour et/ou tophus) avant l’introduction d’un traitement hypouricémiant (allopurinol [n=4], febuxostat [n=12]). À l’inclusion et 6 mois plus tard, un échographiste entraîné avait évalué les genoux et les premières métatarsophalangiennes (MTP1). L’uricémie était évaluée à l’inclusion, à 3 mois et à 6 mois de l’introduction du traitement. La corrélation entre les données échographiques et l’obtention de l’objectif en termes de baisse de l’uricémie (<360μmol/L) a été estimée en utilisant un coefficient kappa (κ).

Nous avons étudié 16 patients (tous de sexe masculin, âge moyen 61,0±18,3ans). La durée moyenne d’évolution de la maladie était de 7,1±6,2ans. Les tophus étaient retrouvés à l’examen clinique chez 56 % des patients. L’uricémie de base était de 688±153μmol/L. À l’inclusion, l’échographie avait retrouvé des tophus ou un double contour chez 62,5 % et 75 % des patients pour les genoux et 87,5 % pour les MTP1. À 6 mois du traitement hypouricémiant, aucun des 4 patients n’ayant pas atteint l’objectif de baisse de l’uricémie n’avait une disparition des signes échographiques. Parmi les 12 patients restants, les caractéristiques échographiques (tophus ou double contour) avaient disparu ou avaient diminué chez tous les patients sauf un qui avait un double contour au niveau de l’une des MTP1. La corrélation entre l’aspect échographique global et l’uricémie était excellente (κ=0,875).

L’échographie doit montrer la disparition des dépôts d’urates après un traitement hypouricémiant et semble bien corrélée à l’efficacité des traitements.