La transplantation utérine (TU) est un traitement potentiel de l’infertilité utérine (IU). La demande concernant ce traitement est toutefois méconnue.

En raison de l’absence de traitement actuel de l’IU et de la médiatisation des travaux concernant la TU, nous avons été en contact avec l’association des patientes atteintes du syndrome MRKH et d’autres patientes atteintes d’une IU. Un questionnaire leur a été envoyé. Le but du questionnaire était de connaître la position des patientes vis-à-vis de la TU mais également vis-à-vis de l’adoption et de la GPA. Les données concernant leur âge, leur vie de couple, leur pathologie et leurs traitements éventuels ont été recueillies. Une analyse de discours qualitative a été également réalisée par une psychologue clinicienne.

Soixante patientes ont répondu au questionnaire. L’âge médian était 26 ans [18–53]. Cinquante-cinq résidaient en France, 3 en Belgique et 2 dans le continent africain. Trente-huit (63,3 %) patientes étaient mariées ou en couple et hétérosexuelles. Vingt (33,3 %) étaient célibataires. Sept patientes (11,7 %) avaient eu une hystérectomie dont 4 pour hémorragie de la délivrance, 1 pour pathologie bénigne et 2 pour cancer. Cinquante et une (85 %) patientes étaient atteintes d’une agénésie utéro-vaginale partielle ou totale. Leur âge médian de diagnostic était 16 ans [1–27]. Trente-deux (53,3 %) ont eu une chirurgie vaginale dont 6 sigmoïdo-colpoplasties. Parmi les 60 patientes, l’adoption et la gestation par autrui ne seraient pas envisagées respectivement par 19 (31,7 %) et 21 patientes (35 %). Onze patientes n’envisageraient pas ces 2 solutions (18,3 %). Trente-cinq (58,3 %) patientes seraient volontaires pour une étude clinique sur la TU malgré l’incertitude des résultats et le risque potentiel de la procédure. Parmi elles, 23 (38,33 %) étaient en couple, hétérosexuelles et ≤35ans.

La TU semble être un espoir pour une partie de ces patientes malgré la complexité et le risque de la procédure. Il paraît important de poursuivre les travaux de recherche, les patientes nous en seront reconnaissantes. En cas de projet de TU, l’information et la sélection des patientes seront des problématiques majeures étant donné la vulnérabilité engendrée par l’IU.

To study the demand there is for uterus transplantation (UTx).

Recent media coverage of developments in UTx prompted associations of patients with Mayer-Rokitansky-Küster-Hauser (MRKH) syndrome and of women suffering from UI to contact us. We sent them anonymous questionnaires devised to sound out their attitude towards UTx and towards adoption and gestational surrogacy (GS). A clinical psychologist also carried out a qualitative discourse analysis.

Sixty patients answered the questionnaire. Thirty-eight patients were married or living with a male partner. Seven patients had had a hysterectomy. Fifty-one patients had uterine agenesis. Of the 60 patients, 19 and 21, respectively, had ruled out the option of adoption or GS, and 11 would not envisage either possibility. Thirty-five patients were willing to take part in a clinical study into UTx despite the uncertainty of the outcome and the potential risks involved. Of these 35 volunteers, 23 were in a heterosexual relationship and aged ≤35 years.

For women with UI the condition is all the more distressing because there is no medical solution for it. UTx could hold out hope for some of these patients despite the complexity of the procedure and the attendant risks. Because of the feelings of vulnerability engendered by UI, any UTx programme should provide full information to patients and ensure they are carefully screened and selected.