Prise en charge des morts inattendues du nourrisson par les centres de référence français : état des lieux des pratiques en 2013 - 20/03/15
et
l’Association nationale des centres référents de la mort inattendue du nourrisson (ANCReMIN)e
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Résumé |
En France, approximativement 500 nourrissons de moins de 2ans décèdent annuellement de manière inattendue. En 2007, la Haute Autorité de santé (HAS) a publié des recommandations de prise en charge des morts inattendues du nourrisson (MIN) destinées aux centres de référence « MIN » ; ces recommandations décrivaient les modalités diagnostiques pour réaliser un bilan étiologique exhaustif. En 2009, l’Institut national de veille sanitaire (InVS) a montré qu’elles étaient inégalement suivies, compromettant l’obtention de données statistiques fiables. L’objectif de notre travail était de réaliser un état des lieux en France en 2013 de la prise en charge des MIN et d’évaluer son adéquation aux recommandations de la HAS. Nous avons mené une étude épidémiologique transversale multicentrique par courriel auprès des 36 centres de référence sur leurs pratiques ; 29 centres (80,5 %) ont répondu. Parmi les examens recommandés, seules les hémocultures, la culture du liquide céphalorachidien (LCR) et la proposition d’autopsie étaient pratiquées par 100 % des équipes ; les autres explorations n‘étaient pas systématiques : toxicologie sanguine (62 %), fond d’œil (20,7 %), tomodensitométrie cérébrale (58 %), radiographies de squelette (65,5 %). Les principales raisons invoquées par les équipes ne suivant pas les recommandations étaient par ordre de fréquence liées aux habitudes locales, l’absence de moyens, des difficultés techniques et le coût des examens complémentaires. Ce travail montre également les difficultés rencontrées par les équipes concernant la classification diagnostique des décès et l’interprétation des résultats (50 % ont déclaré ne pas avoir connaissance des normes biologiques post-mortem). Cette enquête illustre l’hétérogénéité de la prise en charge, des MIN, montrant une application non exhaustive des recommandations et la nécessité de clarifier la classification étiologique des décès.
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In France, nearly 500 infants still die unexpectedly every year. In 2009, the French Institute for Public Health Surveillance published a survey showing great heterogeneity in the management of sudden unexpected infant death (SUID) cases. The aim of this study was to evaluate the actual diagnostic approach to SUID in the different reference centers in France and to determine the degree to which the 2007 recommendations of the French National Authority for Health (Haute Autorité de santé [HAS]) are applied. We conducted a multicenter cross-sectional epidemiological study by email sent to the 36 SIDS reference centers with questions on examinations usually performed in SIDS cases. We also submitted six SUID test cases for death classification to the different reference physicians. Twenty-nine of 36 centers (80.5%) responded. Among the recommended tests, only blood cultures, analysis of cerebrospinal fluid, and a proposal to autopsy are done in 100% of the centers. Other investigations are not carried out systematically: skeleton radiography (65.5%), cranial CT scan (58%), eye fundus (20.7%), metabolic analysis (65.5%), and blood toxicology (62%). The main reasons for non-completion of these tests were hospital practices, lack of resources, technical difficulties, cost of tests, and difficulty in interpreting results (50% reported not knowing the postmortem biological standards). None of the institutions apply the HAS recommendations entirely. The classification of causes-of-death test cases also varied between the centers, with a maximum of 62% concordance in their responses. In 2013, in France, there is still substantial heterogeneity in the diagnostic set-up of SUIDS, a non-exhaustive implementation of the recommendations of the French National Authority for Health, and an unsatisfactory SUIDS classification tool because of considerable discordance between physicians. These results explain the current difficulties in obtaining reliable epidemiological data, because many teams do not use all the investigations recommended to find the cause of death. Therefore, the establishment of a national registry would provide accurate and up-to-date epidemiological, environmental, medical, and biological data to identify the events causing death and propose appropriate means of prevention.
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Vol 22 - N° 4
P. 360-367 - avril 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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