F16 : Histoplasmose multifocale à Histoplasma capsulatum var duboisii chez un Sénégalais de 22 ans sans immunodépression prouvée - 28/05/16
Résumé |
Introduction |
L’histoplasmose africaine est une mycose profonde le plus souvent cutanée, osseuse et ganglionnaire posant souvent des problèmes thérapeutiques. Nous en rapportons un cas multifocal avec atteinte cutanée et survenant sur chez un garçon de 22 ans sans immunodépression prouvée.
Observation |
SS âgé de 22 ans, originaire du Sénégal oriental était référé après 7 mois d’évolution de lésions papulo-nodulaires sous cutanées asymptomatiques, disséminées. A l’admission en juillet 2014, l’état général était conservé. On notait des lésions cutanées polymorphes faites de nodules sous cutanés disséminés atteignant le cuir chevelu, de papulo-nodules ombiliqués et de nodules bourgeonnants, charnus siégeant au visage et à la face antérieure du thorax. Il existait des adénopathies sous mandibulaires, axillaires, inguinales non inflammatoires et une splénomégalie type III selon Hackett. Les examens des appareils pleuro-pulmo- naire et locomoteurs étaient normaux. La mycologie des lésions cutanées et ganglionnaires avait mise en évidence des levures d’Histoplasma capsulatum var duboisii. Le liquide ganglionnaire était caséeux avec absence de BAAR à la culture. Les sérologies VIH1, 2 et HTLV étaient négatives. Une amélioration partielle était notée sous d’Itraconazole 400 mg/jour suivie d’une aggravation secondaire des lésions cutanées. Certaines devenaient tumorales ulcéro bourgeonnantes avec envahissement osseux. Le patient réhospitalisé en février 2015, un traitement par Amphotéricine B à raison de 0,5 mg/kg/j puis 1 mg/kg/j par voie intraveineuse fut entrepris mais de façon irrégulière suite à un épuisement financier. Son exéat a été fait après six mois d’hospitalisation. Le décès est survenu à domicile.
Discussion |
L’observation est originale par le polymorphisme des lésions cutanées et l’association à une probable atteinte viscérale et malgré l’absence d’immunodépression prouvée. Elle est démonstrative des problèmes posés par la maladie. L’aspect caséeux des adénopathies prêtait à confusion avec une tuberculose d’où la nécessité d‘un examen microbiologique complet devant toute adénopathie en zone tropicale. L’échec thérapeutique peut être imputé en grande partie à l’indisponibilité de l’Amphotéricine B dans le territoire national. En effet ce médicament était irrégulièrement commandé depuis la France en fonction des moyens financiers des parents. D’autre part, l’échec peut être lié à un défaut de pharmacocinétique de la molécule car l’enkystement de certaines lésions ne favoriserait pas la pénétration de la molécule dans ces dernières.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots-clés : Histoplasmose, multifocale, Sénégal
Plan
Vol 143 - N° 4S1
P. S18 - avril 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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