Le prurit est fréquent chez l’hémodialysé chronique et altère sa qualité de vie. Sa physiopathologie est mal élucidée et sa prise en charge reste un défi. Notre objectif était d’évaluer son retentissement sur la qualité de vie des hémodialysés chroniques dans notre milieu.

Il s’agissait d’une étude transversale, menée de Février à Mai 2014 dans les deux centres d’hémodialyse de Yaoundé, incluant tout hémodialysé chronique depuis au moins 3 mois qui s’auto-administrait un multi-questionnaire spécifique au prurit urémique, comprenant les scores Skindex-10, « Brief Itch Inventory », et « itch medical outcome survey of sleep ». Les tests de Chi carré et t- de Student ou équivalents étaient utilisés pour l’analyse statistique. Le seuil de signification était fixé à p < 0,05.

Nous avons colligé 42 patients dont 32 (76,2%) hommes, d’un âge moyen de 51 ± 13 ans et une durée moyenne en dialyse de 40 ± 32 mois. Le prurit était modéré à sévère chez 25 (59,5%) patients. L’intensité du prurit était associée à tous les paramètres de l’altération de la qualité de vie étudiés (p < 0,0001). L’altération de la qualité de vie secondaire à la sévérité du prurit était associée à l’âge avancé (>50 ans), au faible niveau d’instruction, à la courte durée en dialyse (<1 an) et à l’anurie.

Cette étude révèle une altération importante de la qualité de vie des hémodialysés chroniques qui porte sur les activités quotidiennes et le sommeil.