Première étude sur les profils sociodémographiques et nutritionnels de végétariens et végétaliens français, résultats de Nutrinet-Santé - 06/09/17
Résumé |
Introduction et but de l’étude |
Les Français semblent présenter un intérêt grandissant pour les régimes végétariens et végétaliens. Cependant, les profils sociodémographique et nutritionnel des individus adoptant ces comportements en France sont mal connus. L’objectif de cette étude transversale est d’estimer les associations entre caractéristiques sociodémographiques et nutritionnelles et végétarismes (consommation de certains produits animaux parmi produits de la mère, œufs ou produits laitiers) ou végétalismes (exclusion de tous les produits animaux), chez les adultes de l’étude Nutrinet-Santé.
Matériel et méthodes |
Trois groupes ont été constitués à partir de déclarations sur le régime alimentaire à l’inclusion dans l’étude : 90 664 omnivores, 2370 végétariens et 789 végétaliens. Les associations entre végétarisme ou végétalisme, et caractéristiques sociodémographiques, ont été estimées à l’aide de modèles de régression logistique polytomique (échantillon de référence : omnivores). L’ apport journalier en nutriments obtenu à partir de trois enregistrements de 24h a permis d’estimer les prévalences d’inadéquation en nutriments, suivant les recommandations françaises spécifiques de l’âge et du sexe, dans ces trois échantillons.
Résultats |
Comparés aux sujets omnivores, les végétariens étaient plus souvent des femmes (rapport de cotes (RC) femmes contre hommes=1,28, intervalle de confiance (IC)95 %=1,14–1,44), des individus moins âgés (RC+65ans contre 18–30ans=0,53, IC=0,41–0,68), avaient un IMC plus faible (RCobésité contre corpulence normale=0,53, IC95 %=0,44–0,64), étaient travailleurs indépendants et chefs d’entreprise, avaient des revenus faibles à modérés et avaient des niveaux d’études élevés. Les végétaliens étaient plus souvent des hommes (RCfemmes contre hommes=0,65, IC95 %=0,55–0,77), des individus moins âgés (RC+65ans contre 18–30ans=0,18, IC95 %=0,11–0,29), ceux avec un IMC faible (RCsurpoids contre corpulence normale=0,66 ; IC95 %=0,53–0,83), étaient travailleurs indépendants et chefs d’entreprise, avaient des revenus modérés, avaient de faibles niveaux d’études et habitaient en région parisienne. Le fait de vivre seul était plus souvent associé au végétarisme et au végétalisme. Les végétariens présentaient les plus fortes prévalences d’inadéquation en vitamines B1, B3, B6 et zinc seulement chez les hommes. Les végétaliens présentaient les plus fortes prévalences d’inadéquation en vitamines A et B2, B5 et B12 (particulièrement chez les femmes), calcium et zinc seulement chez les femmes. Les omnivores présentaient les plus fortes prévalences d’inadéquation en vitamines C et E, B9 seulement pour les femmes et en magnésium.
Conclusion |
Cette étude apporte de premières informations sur les profils sociodémographiques et nutritionnelles des végétariens et végétaliens français. Ces résultats sont concordants avec ceux d’études internationales, en particulier pour les végétariens. Comme dans la plupart des études, il a été mis en évidence, entre autres, une forte prévalence d’inadéquation en vitamine B12 chez les végétaliens. Des analyses futures à partir de l’étude Nutrinet-Santé permettront d’investiguer le lien entre végétarisme ou végétalisme et l’état de santé, mais aussi les motivations conduisant à l’adoption de ces pratiques.
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Vol 31 - N° 3
P. 249 - septembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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