Association prospective entre la corpulence en milieu de la vie et le vieillissement en bonne santé : résultats de l’étude SU.VI.MAX 2 - 06/09/17
Résumé |
Introduction et but de l’étude |
Bien que la corpulence soit reconnue comme un déterminant crucial vis-à-vis du vieillissement en bonne santé, les études scientifiques qui ont examiné spécifiquement la relation entre la corpulence en milieu de la vie (45–60 ans) et le vieillissement en bonne santé basé sur un concept multidimensionnel, restent limitées à ce jour. Ainsi, nous avions pour objectif d’évaluer cette association au sein d’une population française, issue de la cohorte SU.VI.MAX 2.
Matériel et méthodes |
Les données utilisées pour définir le statut du vieillissement en bonne santé ont été recueillies entre 2007 et 2009. La population d’étude considérée pour nos recherches était constituée de 2867 participants sans diabète, ni maladies cardiovasculaires ou cancer à l’inclusion (1994–1995). Le vieillissement en bonne santé a été défini selon huit critères : l’absence de maladie chronique majeure au cours du suivi, le bon fonctionnement physique et cognitif, l’absence de limitations dans les activités instrumentales de la vie quotidienne, l’absence de symptômes dépressifs, l’absence de limitations dans la vie sociale (liées à la santé), la bonne santé globale perçue et l’absence de douleurs entraînant des limitations du fonctionnement quotidien. À l’inclusion, l’indice de masse corporelle (IMC) a été calculé à partir de la taille et du poids. Les différentes catégories de la corpulence ont été identifiées selon les seuils de l’Organisation mondiale de la santé. La présence d’un syndrome métabolique à l’inclusion a été définie sur la base des critères de l’ « Interim Consensus Statement 2009 ».
Résultats |
Afin d’estimer les risques relatifs (RR) caractérisant l’association entre la corpulence en milieu de la vie et le vieillissement en bonne santé, nous avons utilisé une variante de la régression de Poisson (la robust error variance poisson regression). En tout, 39 % des hommes et 35 % des femmes présentaient un vieillissement réussi. Après ajustement pour des potentiels facteurs de confusion, nous avons observé une association inverse entre l’IMC (en continue) et le vieillissement en bonne santé (RR [95 %>IC]=0,97 [0,95–0,98]). En outre, comparé à un statut pondéral normal (IMC<25kg/m2), l’obésité (IMC≥30kg/m2) et le surpoids (IMC : 25–29kg/m2) étaient négativement associés au vieillissement en bonne santé (RR=0,67 [0,51–0,87] et RR=0,91 [0,81–1,01], respectivement). Des analyses supplémentaires ont indiqué que les sujets en surpoids sans syndrome métabolique n’avaient pas une moindre probabilité de vieillir en bonne santé, comparé aux sujets en poids normal sans syndrome métabolique (groupe de référence) : RR=0,98 [0,87–1,11]. En revanche, les sujets en surpoids avec syndrome métabolique présentaient une probabilité significativement plus faible de vieillir en bonne santé par rapport au groupe de référence (RR=0,76 [0,63–0,90]). La même observation a été faite concernant les sujets présentant une obésité avec et sans syndrome métabolique, toutefois les risques relatifs respectifs étaient très similaires (RR=0,70 [0,43–1,14] et RR=0,65 [0,47–0,89]).
Conclusion |
Les résultats de cette étude indiquent que la surcharge pondérale et l’obésité en milieu de la vie pourraient mettre en péril le maintien d’une bonne santé globale au cours du vieillissement. En outre, nos analyses supplémentaires suggèrent que le maintien d’un profil métabolique favorable puisse avoir un rôle important, plus particulièrement parmi les individus en surpoids.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 31 - N° 3
P. 252 - septembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?