Étude de la clonalité des lymphocytes cutanés et sanguins au cours du syndrome d'hypersensibilité médicamenteuse chez 6 malades - 29/04/08
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Introduction |
Le syndrome d'hypersensibilité médicamenteuse ou DRESS (drug reaction with eosinophilia and systemic symptoms) est une toxidermie grave car elle s'accompagne d'une atteinte viscérale létale dans 6 à 10 p. 100 des cas. Sa physiopathologie reste mal connue. Dans le but de préciser les caractéristiques immunologiques de cette toxidermie, nous avons analysé, de façon prospective, le réarrangement des gènes du récepteur des lymphocytes T (TCR) sanguins et cutanés des malades ayant un syndrome d'hypersensibilité médicamenteuse entre avril 1998 et avril 2000.
Malades et méthodes |
Les critères d'inclusion étaient : un âge supérieur à 18 ans, la survenue d'une éruption généralisée déclenchée par un médicament, l'existence d'une atteinte systémique associée (ganglionnaire ou viscérale), la présence d'une hyperéosinophilie supérieure à 0,5 G/l et/ou de lymphocytes atypiques circulants. Six malades (3 hommes, 3 femmes), d'âge moyen, 54 ans, ont été inclus. Le médicament imputable était un anticonvulsivant dans 3 cas, l'allopurinol dans 2 cas, l'oxazépam dans 1 cas. La guérison est survenue dans un délai de 10 à 30 jours après la phase aiguë. Deux malades ont eu plusieurs poussées.
Résultats |
Aucun réarrangement clonal des gènes du TCR n'a été détecté dans les prélèvements cutanés. Un réarrangement clonal des gènes du TCR a été détecté initialement dans les lymphocytes sanguins de 3 des 6 malades (allopurinol : n = 2, oxazépam : n = 1). Ce réarrangement clonal restait détectable pendant l'évolution, lors d'une 2e ou une 3e poussée du syndrome d'hypersensibilité médicamenteuse chez 2 malades (allopurinol : n = 1, oxazépam : n = 1).
Discussion |
La présence de clones T circulant détectables pendant plusieurs mois après la survenue d'un syndrome d'hypersensibilité médicamenteuse traduit une expansion, mono ou oligoclonale de lymphocytes T activés, déclenchée par le médicament en cause. Leur persistance pendant plusieurs mois correspond à une activation rémanente du système immunitaire pouvant expliquer l'évolution prolongée et/ou récidivante du SHM chez quelques malades.
Study of the clonality of cutaneous and blood lymphocytes during drug-induced hypersensitivity in 6 patients. |
Introduction |
The drug-induced hypersensitivity syndrome or DRESS (drug reaction with eosinophilia and systemic symptoms) is a severe toxiderma because it is accompanied by lethal visceral involvement in 6 to 100f cases. Its physiopathology remains unclear. In order to specify the immunological characteristics of this toxiderma we analyzed, prospectively, the rearrangement of the blood and cutaneous T-cell lymphocyte receptor (TCR) genes of patients exhibiting a drug-induced hypersensitivity syndrome between April 1998 and April 2000.
Patients and methods |
The inclusion criteria were: age over 18 years, occurrence of a drug-induced generalized eruption, existence of associated systemic involvement (lymph node or visceral), and presence of hypereosinophilia greater than 0.5 G/l and/or circulating atypical lymphocytes. Six patients (3 men and 3 women), with a mean age of 54 years were included. The imputable drug was an anti-seizure in 3 cases, allopurinol in 2 and oxazepam in one. Remission occurred within a delay of 10 to 30 days after the acute phase. Two patients presented several flares.
Results |
No clonal rearrangement in TCR genes was detected in the cutaneous samples. A clonal rearrangement of TCR genes was initially detected in the blood lymphocytes of 3 out of the 6 patients (allopurinol: n=2 and oxazepam: n=1). The latter remained detectable during the evolution, during the second or third flare of the drug-induced hypersensitivity in 2 patients (allopurinol: n=1 and oxazepam: n=1).
Discussion |
The presence of circulating T-cell clones detectable for several months after the occurrence of a drug-induced hypersensitivity shows the mono or oligoclonal expansion of activated T-cells, induced by the drug imputed. Their persistence over several months corresponds to a remnant activation of the immune system that can explain the prolonged and/or recurrent evolution of the drug-induced hypersensitivity syndrome in some patients.
Plan
© 2004 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Vol 131 - N° 12
P. 1059-1061 - décembre 2004 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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