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Trichoblastomes localement agressifs : étude clinico-pathologique et pronostic à long terme - 24/11/14

Doi : 10.1016/j.annder.2014.09.055 
C. Hua a, , B. Cribier b, A. Osio a, A. Janin a, M. Battistella a
a Inserm UMR_S 1165, anatomie pathologique, hôpital Saint-Louis, université Paris 7, Paris, France 
b Clinique dermatologique, faculté de médecine, université de Strasbourg, hôpitaux universitaires de Strasbourg, Strasbourg, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Le trichoblastome est une tumeur cutanée bénigne d’origine folliculaire, souvent bien limitée et dermique. Des cas de trichoblastomes envahissant l’hypoderme et le plan musculaire squelettique ont été rapportés, parfois interprétés du fait de leur extension en profondeur comme des carcinomes trichoblastiques de bas grade. Leur profil évolutif est mal connu. L’objectif était de préciser les caractéristiques clinico-pathologiques et le pronostic de trichoblastomes localement agressifs.

Patients et méthodes

Analyse rétrospective des caractéristiques de trichoblastomes localement agressifs diagnostiqués dans le service d’anatomie pathologique de l’hôpital Saint-Louis et au laboratoire d’histopathologie cutanée du CHU de Strasbourg, de 1997 à 2014. Les critères d’inclusion étaient : tumeur trichoblastique de cytologie régulière non atypique, absence de transformation cytologique, taille ≥ 1,5 cm et extension du trichoblastome aux plans profonds (au minimum invasion de l’ensemble de l’hypoderme).

Résultats

Dix-neuf cas dont 74 % d’hommes ont été inclus. L’âge médian était de 63 ans. La topographie la plus fréquente était le visage (57,9 %). La lésion atteignait la partie profonde de l’hypoderme dans 9 cas (46,7 %) et le plan musculaire squelettique dans 10 cas (52,3 %). Dans tous les cas, on observait une prolifération de cellules germinatives folliculaires sans atypie organisées en nodules et travées arborescentes, accompagnés par un stroma folliculaire. La tumeur avait un profil architectural « infiltrant » dans 16 cas et un profil « pushing » dans 3 cas. Aucune tumeur n’avait d’embole vasculaire, d’engainement périnerveux ou de zone de transformation cytologique carcinomateuse. Le traitement était l’exérèse chirurgicale, avec des marges saines obtenues dans 18 cas. Un patient recevait une radiothérapie adjuvante après exérèse chirurgicale incomplète. La médiane de suivi était de 67 ± 43,9 mois, sans récidive locale ou à distance dans les 19 cas.

Discussion

La revue de la littérature retrouvait 11 cas similaires de trichoblastomes localement agressifs, correspondant aux critères d’inclusion de cette étude. Ces tumeurs étaient dénommées : « carcinome trichoblastique de bas grade », « fibrome trichoblastique en plaques », « trichoblastome sous-cutané » ou encore « trichoblatome exceptionnellement agressif ». Comme dans notre étude, ces 11 cas ne récidivaient pas en cas d’excision complète, avec un suivi médian de 18 mois (suivi médian > 5 ans dans notre étude).

Conclusion

Les tumeurs trichoblastiques localement agressives par leur taille, leur infiltration en profondeur, leur pattern architectural « infiltrant », mais conservant une cytologie régulière non atypique sans transformation carcinomateuse, ont une évolution favorable après exérèse complète, sans récidive locale ou à distance. Pour ces tumeurs, le diagnostic de trichoblastome localement agressif semble plus adapté que celui de carcinome trichoblastique de bas grade.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Localement agressif, Pronostic, Trichoblastome


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Vol 141 - N° 12S

P. S243 - décembre 2014 Retour au numéro
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