Apparition de vitiligo sous biothérapie : une série de 12 cas - 24/11/14
RESOPSO/CRI
Résumé |
Introduction |
Les agents biologiques sont maintenant utilisés largement dans le traitement des maladies inflammatoires chroniques dermatologiques, rhumatologiques et gastro-entérologiques. Diverses réactions cutanées ont été décrites sous ces traitements : infections, psoriasis paradoxal, cancers cutanés, pelade. L’apparition de troubles pigmentaires, à type de vitiligo, est un événement exceptionnellement rapporté au cours de ces traitements.
Patients et méthodes |
L’objectif de ce travail est d’évaluer les caractéristiques des patients développant un vitiligo alors qu’ils sont sous biothérapie pour un psoriasis, une maladie inflammatoire du tube digestif (maladie de Crohn [MC], rectocolite hémorragique [RCH]), ou un rhumatisme inflammatoire (polyarthrite rhumatoïde [PR], spondylarthrite ankylosante [SA], rhumatisme psoriasique). Un appel a été proposé aux membres de Resopso, de la SFD, du CRI. Le vitiligo devait être confirmé par un dermatologue.
Observations |
Douze cas ont été rapportés durant une période de 10 mois, provenant de 10 centres différents.
Résultats |
Parmi ces 12 cas, 9 étaient des hommes, 3 des femmes, avec un âge moyen de 42 ans ± 13,5. L’indication de la biothérapie était le psoriasis en plaques dans 5 cas, la PR dans 3 cas, la SA dans 3 cas et la RCH dans un cas. Sept patients recevaient de l’adalimumab, 2 de l’ustékinumab, 1 du sécukinumab, 1 de l’infliximab et 1 de l’abatacept. Tous ces patients ont développé un vitiligo non segmentaire avec atteinte du tronc, des membres ou du visage ; un patient a présenté une leucotrichie. Le délai moyen entre l’introduction de la biothérapie et la survenue du vitiligo était de 15,9 mois (1 à 72 mois). Ces patients étaient sous première ligne de biothérapie dans 10 cas. La biothérapie était maintenue dans 7 cas sans aggravation des lésions hypopigmentées. Une régression complète a été obtenue chez 3 patients, une repigmentation partielle chez 3 autres. Le traitement reçu pour le vitiligo était soit des dermocorticoïdes, soit du tacrolimus topique.
Discussion |
Des données expérimentales ont montré que le TNFα pourrait jouer un rôle dans la pathogénie du vitiligo non segmentaire. Des cas de vitiligo traité avec succès par des anti-TNFα ont été rapportés. Cependant, un vitiligo peut apparaître sous biothérapie. Dans cette série, les anti-TNFα sont la classe la plus associée avec la survenue de vitiligo. La molécule la plus représentée est l’adalimumab, mais c’est aussi la molécule la plus prescrite.
Conclusion |
La survenue d’un vitiligo lors de maladies inflammatoires chroniques telles que psoriasis, PR, SA, MC et RCH, bien que rare, a été décrite. Cependant, cette dépigmentation pourrait être imputée à l’agent biologique et pourrait présenter un nouvel effet paradoxal, dont l’évolution semble être plutôt favorable au regard de cette série.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Apparition, Biothérapie, Vitiligo
Plan
Vol 141 - N° 12S
P. S247 - décembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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