Au Mali, peu de travaux ont été consacrés sur la douleur au cours du VIH. Les objectifs de notre travail étaient de déterminer les connaissances du personnel dédié à la prise en charge du VIH sur la douleur, de déterminer sa fréquence chez les personnes infectées par le VIH (PVVIH) et d’apprécier son impact sur leur qualité de vie. Notre étude descriptive a été conduite de juin à août 2013 auprès du personnel des services de médecine interne et des maladies infectieuses et des PVVIH hospitalisées.

Au total, 50 personnels de santé ont été enquêtés dont 29 médecins, 11 infirmiers et 9 étudiants en thèse de doctorat de médecine. Dans la pratique, ils n’évaluaient pas systématiquement la douleur (40 %). Si évaluation, l’EVA et l’EVS étaient les principales échelles utilisées. La prescription d’antalgique n’était pas conforme dans 53,9 % des cas. La fréquence de la douleur était de 92,9 % chez les PVVIH hospitalisées. La douleur était de palier I (32,7 %), II (48,1 %) et III (19,2 %) selon l’EVA. Ces PVVIH étaient sévèrement immunodéprimées (73,3 % avaient des CD4<200/mm³) avec des stades 3 (60,7 %) et 4 (25 %) de l’OMS. La douleur était en général aiguë (53,8 %) et permanente (57,7 %) avec des retentissements cognitifs et moteurs.

La fréquence élevée de la douleur et son impact sur la qualité de vie des PVVIH imposent sa recherche systématique et sa prise en charge à chaque visite. Il est nécessaire de recycler le personnel de santé sur l’évaluation de la douleur et la prescription correcte d’antalgique.

Pain is a frequent reason for medical consultation, particularly among persons infected with HIV. In Mali, very little work has been conducted on pain in HIV, hence the aim of this work. The aims for this study were to determine the knowledge of medical staff dedicated to the management of HIV about pain, to determine the frequency of pain in HIV and assess its impact on their quality of life. We conducted a descriptive study from June to August 2013. Medical staffs from departments of internal medicine and infectious diseases and hospitalized patients infected by HIV were included. We obtained verbal consent from patients before inclusion. A total of 50 health workers were interviewed, including 29 physicians (doctors), 11 nurses, and 9 students in medical theses. In practice, they do not systematically evaluate pain (40%). When evaluating, EVA and EVS were the main methods used. Prescription analgesic was not correct in 53.9% of cases. The prevalence of pain was 92.9% among hospitalized patients infected by HIV. Pain was level I (32.7%), II (48.1%) and III (19.2%). The majority of patients had a low CD4 count (73.3% had a CD4 below 200/mm³) with level 3 (60.7%) and 4 (25%) of WHO. The pain was acute (53.8%) and permanent or chronic (57.7%) in general. Impacts of pain were cognitive and motor. The high frequency of pain and its impact on the quality of life HIV require its systematic research and care at every visit. It is necessary to recycle the health staff on the assessment of pain and the correct prescription of analgesic.