La gale humaine, dermatose contagieuse, touche tous les âges notamment les enfants. Elle a un impact en termes d’absentéisme, de peine psychologique et de trouble de concentration. Nous avons voulu établir le profil épidémio-clinique et les facteurs de risque de la gale humaine en milieu scolaires (internats) camerounais.

Nous avons mené une étude descriptive et analytique dans 3 internats de Yaoundé et un internat de Buea pendant 2 mois (février à mars 2015). Le diagnostic était posé cliniquement (sensibilité et spécificité>96 %) et un traitement de masse de tous les élèves était conduit au terme du recrutement. Les données collectées chez les élèves consentants étaient saisies et analysées sous le logiciel SPSS 20.0.

La prévalence globale de la scabiose dans notre échantillon de 1902 élèves retenus était de 17,8 % (338/1902). Les internes les plus atteints étaient de sexe masculin âgés de 10 à 14ans, scolarisés en premier cycle et résidants en milieu semi-urbain. Il ressortait une notion de contagion de 68 % (230/338). Les facteurs associés à la gale dans notre étude étaient les suivants : sexe masculin, âge inférieur à 15ans, situation de l’internat, promiscuité, mauvaise hygiène, non accès à l’infirmerie et échange de vêtements entre camarades.

La gale humaine est une entité bien présente dans les internats camerounais avec une prévalence dans notre étude de 17,8 %. Ceci pourrait s’expliquer par le caractère communautaire de ces internats où règne très souvent le surpeuplement voire la pauvreté. Ainsi, la promiscuité et la précarité qui sévissent dans ces internats sont propices à la propagation de la gale humaine. L’association statistiquement significative entre le sexe masculin et la gale dans notre étude pourrait s’expliquer par le fait que les garçons échangeaient plus facilement leurs objets personnels avec leur camarade du même sexe que les filles. De plus, c’est dans les dortoirs des garçons qu’il y avait le plus d’élèves par lit. Les élèves scolarisés dans les internats situés en milieu semi-urbain avaient 2,61 fois plus de risque de développer la gale que ceux résidants en milieu urbain. Ceci pourrait être secondaire aux profils épidémiologiques des dermatoses courantes en milieu urbain et rural. Il est ainsi décrit une prédominance des pathologies infectieuses en milieu rural et des pathologies allergiques en milieu urbain. Une méta analyse réalisée par Hay et al. montrait que les communautés rapprochées et institutionnelles telles que les camps de déplacement et les orphelinats avaient des prévalences de gale plus élevées que les personnes ne vivant pas en communauté.

La scabiose est fréquente dans les internats camerounais et nécessite la mise en place d’une bonne politique sanitaire dans ces milieux pour assurer de bons soins de santé.