La cryptococcose est une infection induite par une levure encapsulée, le Cryptococcus neoformans, un mycète dimorphique saprophyte du milieu externe (sol, fiente pigeon), qui se développe à l’occasion d’un déficit immunitaire. La clinique est souvent polymorphe : lésions acnéiformes, purpura, vésicules, nodules, abcès, granulomes, ulcères et pustules.

Les auteurs décrivent le cas d’un homme de 68ans, qui consultait dans le service d’hématologie pour une leucémie lymphocytaire chronique réfractaire à la thérapie, qui présentait un nodule érythémateux-violacé, apparu un mois auparavant sur le dos de la main droite. Cette lésion n’avait pas répondu à une corticothérapie topique et à une thérapie antibiotique (triméthoprime-sulfaméthoxazole). L’examen histologique a confirmé la suspicion clinique de cryptococcose démontrant des cryptocoques à la coloration par Alcian Blue-PAS. La présence de lésions viscérales a été exclue par des examens morphologiques. Après un cycle de deux semaines de fluconazole (300mg/j) suivi d’un cycle d’itraconazole (200mg/j pendant 2 mois), le patient est complètement guéri.

La cryptococcose cutanée est généralement une localisation secondaire d’une primo-infection pulmonaire à diffusion hématogène. Les auteurs tiennent à souligner que, bien que l’infection cutanée primaire, induite par voie transcutanée, soit rare, le diagnostic de cryptococcose doit être considéré devant tout nodule chez un patient immunodéprimé, notamment si présent dans les zones découvertes du corps.