L’allergie aux protéines de lait de vache (APLV) s’avère être un des premiers pas de la marche atopique.

Décrire le devenir des enfants allergiques aux protéines de lait de vache (PLV) en s’intéressant au développement d’une sensibilisation aux pneumallergènes et/ou à d’autres trophallergènes et au développement d’autres manifestations allergiques.

Étude rétrospective d’une cohorte de patients allergiques aux PLV sur une période de 15 ans(2000–2015).

Quatre-vingt-deux patients (40 garçons et 42 filles) ont été colligés. L’âge médian à la date des dernières nouvelles était de 55,6 mois. Soixante cas avaient une APLV à réaction immédiate IgE médiée et 22 cas avaient une APLV à réaction retardée non IgE médiée. Cinquante-huit patients (71 %) étaient devenus tolérants aux PLV à un âge médian de 17,5 mois. Seize pour cent avaient présenté une allergie ou une sensibilisation à un autre aliment, 5 % une urticaire récidivante, 15 % une dermatite atopique, 23 % une rhinite et/ou une conjonctivite allergique, 31 % un asthme et 4 % une allergie médicamenteuse. Sur les 82 patients étudiés, 38 soit 46 % avaient présenté au moins une manifestation atopique autre que l’APLV. La probabilité cumulée d’apparition d’une autre manifestation allergique était de 50 % après un recul de 39 mois, de 65,9 % après un recul de 72 mois.

Les enfants allergiques aux PLV acquièrent pour la plupart la tolérance et normalisent leur état nutritionnel sous régime bien conduit. Ils développent ensuite, plus que dans la population générale, d’autres symptômes du spectre allergique. Le caractère IgE médié ou non de l’allergie a un impact sur ce devenir.

La connaissance du caractère global de la « maladie allergique » est précieuse pour le clinicien en termes de dépistage, de prévention et d’information des patients et de leurs familles.