La recherche de l’acquisition de la tolérance pour l’allergie aux protéines de lait de vache (APLV) se fait par l’épreuve de réintroduction orale de lait de vache (LV), qui est non dénuée de risques. Nous nous sommes proposés, de rapporter les résultats du test de provocation orale (TPO), et d’analyser les observations d’échec du TPO.

Il s’agit d’une étude rétrospective menée au service de médecine infantile B de l’hôpital d’Enfant Béchir Hamza de Tunis, sur une période de 9ans (2007 à 2015).

Notre étude a colligé 31 enfants ayant une APLV. L’âge moyen du diagnostic d’APLV était de 2,18mois (15jours–6mois). Vingt-trois patients avaient une APLV IgE médiée, et 8 patients une forme non IgE médiée. Un régime d’exclusion des PLV a été prescrit à tous les malades. Une réintroduction à domicile a été faite dans 58 % des cas avec 44,4 % d’échec. Un TPO en milieu hospitalier a été réalisé dans 28 cas. Avant la pratique du TPO, un dosage des IgE spécifiques fait dans 17,2 % des cas était positif avec une baisse des taux dans 4 sur 5 cas. Un test cutané au LV, pratiqué pour 79,3 % des patients, était négatif dans 95,6 % cas. L’âge moyen du premier TPO était de 2,11ans (8mois–11ans). Ce TPO s’est déroulé avec succès dans 24 cas. L’âge moyen de l’acquisition de la tolérance était de 1,86ans (8mois–6,5ans). Dans 5 cas, le TPO a échoué. Trois de ces enfants avaient une forme persistante d’APLV. Une réintroduction à domicile à été possible chez deux enfants. Un nouveau TPO a été réalisé avec succès pour un patient et une tolérance du lait cuit a été obtenue pour un autre. Pour le dernier patient, aucun autre TPO n’a pu être réalisé. Lors du suivi, quatre enfants ont présenté un asthme allergique.

Le TPO comporte des risques de réactions sévères. La pratique d’explorations allergologiques avant le TPO permet de rechercher des facteurs prédictifs d’échec. Le nombre limité de nos malades, ne nous a pas permis de relever des facteurs prédictifs d’échec.