Le scombrotoxisme est une forme de pseudo-allergie provoquée par la consommation de certaines espèces de poissons les plus souvent de la famille Scombridae, ces poissons sont riches en histidine qui peut se transformer en histamine sous l’effet de certaines espèces de bactéries déjà présentes dans l’environnement de ses poissons. Nous rapportons notre expérience de l’hôpital universitaire de Lattaquié sur une période de deux mois.

Au total, 700 cas de scombrotoxisme ont été observés à l’hôpital universitaire (Lattaquié) pendant la période entre août et septembre 2015 après avoir consommé plusieurs espèces de poissons osseux péchés sur la côte syrienne.

L’âge moyen des patients était 31ans. Les patients des quartiers défavorisés étaient 80 %. Les signes cliniques étaient : tachycardie 73 %, céphalées 76 %, rougeur facio-cervicale 70 %, œdème du visage 10 %, nausées 18 %, et le diarrhée 24 %. Le traitement était les antihistaminiques H1 et on a utilisé 0,5mL de l’adrénaline pour 44 patients qui ont développé un choc anaphylactique. Les investigations ont montré que le thon et le maquereaux (Scombridae) étaient les espèces les premières accusées (55 % et 11 %) et les poissons lapins (siganidae) 4 %. Trente pour cent de patients n’ont pas reconnu les espèces de poissons consommés. Ces deux familles de poisson contiennent de grandes quantités d’histidine. Leur chair pourrait être rapidement contaminée par diverses bactéries en particulier Staphylococcus aureus, Escherichia coli, Salmonella et la Shigella qui métabolisent l’histidine en histamine.

L’intoxication histaminique par la consommation des poissons de la famille Scombridae est une forme d’une pseudo-allergie. La contamination de ces poissons mal manipulés fait transformer l’histidine en histamine responsable des symptômes. Cette occurrence de grand nombre de cas d’allergie exige la nécessité des services d’urgence dans la surveillance épidémiologique en relation avec les Réseaux nationaux de santé publique.