L’érythème pigmenté fixe est une toxidermie composée de plaques ovalaires bien limitées, érythémateuses parfois bulleuses en leur centre. Nous rapportons un nouveau cas d’érythème pigmenté fixe de localisation cutanéo-muqueuse induit par le paracétamol.

Il s’agit du patient Z.A., âgé de 30ans aux antécédents de deux épisodes d’érythème pigmenté fixe récidivant au niveau de la région thoracique, le médicament en cause n’a pas été précisé.

En septembre 2015, le patient vient à nouveau consulter pour une récidive de la plaque de la région thoracique avec apparition lésions érythémato-bulleuses sur le dos, les membres et en interorteil le tout associé à érosions douloureuses buccales et génitales.

On trouve la notion de prise médicamenteuse à type de paracétamol quelques heures avant le début de l’éruption pour des céphalées chroniques. Ce dernier n’a pas été interrompu par le patient malgré l’aggravation de l’éruption.

Devant le délai d’apparition de quelques heures après sa prise, l’aggravation de l’atteinte lors de sa réadministration, l’absence d’autres prises médicamenteuses ; le paracétamol a été considéré comme le seul médicament suspect dans l’apparition de cette toxidermie.

Les cas d’érythème pigmenté fixe décrits après l’administration du paracétamol ne sont pas exceptionnels. Dans notre observation, le patient n’a pas interrompu ce traitement en raison des céphalées insupportables conduisant à l’aggravation du tableau avec apparition d’érosions buccales et génitales très douloureuses et de lésions cutanées étendues en plaques érythémato-bulleuses notamment au niveau de la région interorteil faisant l’originalité de notre observation.

L’érythème pigmenté fixe est une maladie de mécanisme immuno-allergique et les récidives correspondent à la réexposition au médicament en cause. Devant un décollement bulleux en interorteil survenant quelques heures après une prise médicamenteuse, ce diagnostic doit être évoqué.