L’allergie de contact à une prothèse est une complication postopératoire rare, qu’il est néanmoins important de savoir dépister car son traitement repose dans le remplacement de la prothèse.

Une patiente de 81ans était vue en consultation pour des douleurs et un œdème du genou droit évoluant depuis 1 mois et demi, associé à un eczéma du genou apparu au même moment. Elle n’avait pas d’antécédent d’eczéma. La prothèse avait été remplacée en mai 2015. Un prurit associé à des lésions eczématiformes étaient apparues en regard du genou avec secondairement un eczéma à distance. La scintigraphie osseuse retrouvait un renforcement de fixation périprothétique diffus. La CRP était négative et l’échographie éliminait une arthrite. Une allergie de contact au matériel de prothèse était suspectée. Les patch-tests étaient positifs pour le titanium, métal contenu dans cette prothèse. Le patch-test au Nickel était également positif (Fig. 1).

L’allergie au matériel de prothèse est une complication postopératoire touchant moins de 1 % des patients. Il s’agit le plus fréquemment d’une allergie au chrome, nickel, cobalt. Les symptômes sont la douleur (68,2 %), un œdème (42 %), une éruption cutanée (33 %). En cas d’allergie à ces métaux, l’utilisation d’une prothèse en titane est recommandée. L’allergie de contact au titane est rare avec seulement quelques cas décrits. Les patch-tests préopératoires peuvent avoir un intérêt chez des patients aux antécédents d’allergie de contact afin de guider le choix du matériel prothétique.

Un œdème, une douleur chronique et/ou une dermatose récente suite à un changement de prothèse doit faire évoquer une allergie de contact aux métaux et envisager, en cas de positivité des patch-tests, le remplacement de la prothèse.