La sensibilisation à un allergène est un facteur déterminant dans le développement d’un asthme allergique. Le but de notre travail était de décrire le profil de sensibilisation des patients asthmatiques d’une consultation de pneumo-allergologie à Tunis et de déterminer son influence sur la sévérité et le contrôle de la maladie asthmatique.

Nous avons mené une étude rétrospective entre 2012 et 2015 sur les dossiers de patients atteints d’asthme allergique et suivis dans le service de pneumo-allergologie de l’hôpital la Rabta (Tunisie).

Nous avons colligés 115 patients d’âge moyen de 41 ans (29–78 ans). Une prédominance féminine a été notée (65,2 %). L’asthme était persistant léger dans 25 % des cas, persistant modéré dans 55 % des cas et persistant sévère dans 20 % des cas. Des manifestations allergiques associées à l’asthme étaient retrouvées dans 67 % des cas : il s’agit d’une rhinite dans 82 % des cas et de conjonctivite dans 43 % des cas. Les tests cutanés étaient positifs chez 62 % des patients. Les principaux pneumallergènes identifiés étaient les acariens (83 %), les pollens (17,1 %), les phanères d’animaux (8 %), les blattes (4,2 %) et les moisissures (3,7 %). Une poly-sensibilisation était notée dans 65 % des cas. La sensibilisation aux acariens était corrélée à la sévérité de la rhinite (p=0,04) mais pas à celle de l’asthme. La poly-sensibilisation n’était pas associée au mauvais contrôle de la rhinite ni à la sévérité ou au mauvais contrôle de l’asthme.

Nos résultats montrent que le profil de sensibilisation est dominé par les acariens. Ce pneumallergène est à l’origine de rhinites sévères, d’où l’intérêt des mesures d’éviction et des règles hygiéniques.