Les acariens représentent la première cause d’allergie respiratoire en France. Malgré le lien documenté entre rhinite allergique (RA) et dégradation de la qualité de vie, il n’existe à notre connaissance aucune donnée spécifique de l’impact de l’allergie aux acariens sur le sommeil. L’objectif de cette étude est la description des troubles du sommeil des patients débutant une immunothérapie (ITA) sublinguale (SL), en fonction du stade de la RA.

Étude observationnelle, transversale, prospective et multicentrique impliquant 189 médecins français libéraux compétents en allergologie menée chez des patients, présentant une indication de traitement par ITA/SL pour une allergie aux acariens. Le médecin complétait un cahier d’observation et le patient renseignait un auto-questionnaire.

Selon ARIA, 90 % souffraient d’une RA persistante (67 % sévère ; 23 % légère) et 10 % d’une RA intermittente (sévère 4 % ; légère 6 %). Le TNSS médian (somme des 4 scores nasals) était de 8/12. Trente-six pour cent des adultes avaient un asthme associé. Les troubles du sommeil figuraient parmi les symptômes les plus fréquemment cités ayant motivé la consultation (74 %). Les analyses multivariées ont montré que la qualité de sommeil était significativement plus affectée chez les patients présentant une RA persistante sévère : 56 % avaient une mauvaise qualité de sommeil vs 38 % pour les autres stades de rhinite (p<0,0001), 42 % se réveillaient au moins 2 fois/nuit vs 29 % (p<0,0001) et 31 % présentaient des difficultés d’endormissement (>30min) vs 18 % (p<0,0001). Ces patients étaient également plus souvent insatisfaits de leur sommeil actuel, 46 vs 29 % (p<0,0001) et avaient un fonctionnement quotidien plus fréquemment perturbé, 28 vs 14 % (p<0,0001). Ni l’asthme, ni l’IMC, ni le tabagisme n’avaient d’impact sur ces résultats.

Les adultes initiant une ITA/SL pour une allergie aux acariens souffrent le plus souvent d’une RA persistante sévère. Les troubles du sommeil devraient être systématiquement recherchés dans cette situation du fait de leur impact direct sur le sommeil et leurs conséquences en termes de somnolence diurne.