Développement d’un modèle de dermatophytose sur souris - 16/06/16
Resumen |
Les dermatophytoses sont des mycoses cutanées superficielles fréquentes provoquées par des champignons filamenteux nommés dermatophytes. La plupart des études in vivo menées sur ces maladies fongiques ont été réalisées chez le cobaye. Ce modèle animal est fréquemment utilisé dans l’étude des dermatophytoses, mais présente plusieurs désavantages, notamment un coût élevé et l’absence d’outils génétiques et immunologiques disponibles chez cette espèce. L’utilisation de la souris comme modèle expérimental dans l’étude des dermatophytoses permettrait de pallier ces inconvénients.
L’objectif de cette présente recherche est de développer un modèle murin de dermatophytose reproductible, représentatif d’une infection naturelle et adapté à l’étude de la pathogenèse de cette maladie.
Trois espèces de dermatophytes, Microsporum canis dont l’hôte naturel est le chat, Arthroderma benhamiae inféodé au cobaye et Arthroderma vanbreuseghemii infectant principalement les rongeurs dont la souris, ont été utilisées pour l’inoculation épicutanée des animaux. Tout au long de l’infection, un suivi clinique et mycologique a été réalisé. Des biopsies ont été prélevées à différents jours clés de l’infection pour les analyses histopathologiques et la mise en évidence par des techniques immunocytochimiques des principales cellules inflammatoires recrutées au site lésionnel.
Les résultats obtenus montrent que 100 % des souris inoculées par A. vanbreuseghemii et 80 % des souris inoculées par A. benhamiae ont développé des lésions typiques de dermatophytose telles que l’apparition de squames et de croûtes suivie d’alopécie. Seulement 40 % des souris infectées par M. canis présentaient des symptômes de dermatophytose. De plus, les lésions cutanées développées étaient très discrètes.
Les dermatophytes ont colonisé les structures kératinisées telles que la couche cornée et les poils. Les principales lésions histopathologiques consistaient en une infiltration cellulaire massive du derme, de l’hyperkératose, de l’acanthose, de la spongiose ainsi que la présence de croûtes séro-cellulaires au niveau de l’épiderme. Un recrutement important de polymorphonucléaires neutrophiles, de macrophages et, dans une moindre mesure, de cellules dendritiques a été observé chez les souris infectées par A. benhamiae et A. vanbreuseghemii. La présence de cellules surexprimant des molécules du complexe majeur d’histocompatibilité de type II a également été mise en évidence.
En conclusion, cette recherche a permis la mise au point d’un modèle murin de dermatophytose permettant l’étude de la pathogenèse de l’infection. Les lésions développées par les animaux infectés par A. vanbreuseghemii et A. benhamiae sont comparables à des lésions naturelles et guérissent spontanément. Cependant, ce modèle murin, tel quel, n’est pas adapté pour une infection à M. canis et nécessite quelques adaptations.
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Vol 26 - N° 2
P. e20-e21 - juin 2016 Regresar al númeroBienvenido a EM-consulte, la referencia de los profesionales de la salud.
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