Impact des antifongiques sur la résistance des principales espèces de Candida en réanimation–Evolution et tendances sur 10 ans - 16/06/16
Resumen |
Introduction |
Les levures du genre Candida représentent la cause la plus fréquente d’infections fongiques humaines et l’incidence des infections à Candida augmente depuis plusieurs années. Cette tendance est d’autant plus importante chez les patients critiques en réanimation qui sont à haut risque d’infection opportuniste à Candida. Depuis 2003, de nouvelles molécules antifongiques ont été introduites, notamment les échinocandines qui présentent un spectre d’action plus large pour les Candida incluant les espèces C. glabrata et C. krusei. Les pratiques de prescription des antifongiques incluant les échinocandines ont été évaluées en 2010 avec un faible recul et ont mis en évidence un lien entre la prescription d’antifongique et l’évolution des CMI. L’objectif de cette étude est d’évaluer l’effet de la prescription d’antifongiques sur la sensibilité des espèces Candida au service de réanimation médicale de Grenoble sur une période de 10ans (2004–2013).
Matériel et méthode |
La consommation d’antifongique a été déterminée en nombre de doses journalières pour 1000jours d’hospitalisation. La distribution des espèces Candida sur une période de 10ans (2004–2013) et les CMI des antifongiques sur la période 2007–2013 a été déterminée. Une analyse des séries chronologiques a été effectuée pour estimer les relations entre la consommation d’antifongiques, la distribution des Candida spp. et les changements de CMI dans le temps.
Résultats |
Sur 42 873 échantillons de 5360 patients, 2403 étaient positifs à Candida. Candida albicans reste l’espèce majoritaire (53,1 %) suivie de Candida glabrata (16,2 %) et Candida parapsilosis (7,9 %). Candida parapsilosis suit une augmentation significative de 5,8 % en 2004 à 8,4 % en 2013 en prenant en compte les fluctuations temporelles (p=0,02). L’utilisation de la caspofungine augmente significativement entre 2004 (17,9 DDDs/1000HD) et 2013 (58,8 DDDs/1000HD) (p=0,001). Entre 2007 et 2013, l’augmentation de la consommation de caspofungine est significativement corrélée à l’augmentation de la CMI de C. parapsilosis (p=0,01), C. glabrata (p=0,001) et C. albicans (p=0,02). La consommation d’amphotéricine B est significativement corrélée à une augmentation de la CMI de C. glabrata (p=0,04). La consommation de caspofungine est corrélée significativement à une diminution de la proportion de C. albicans et C. glabrata (p=0,03 et 0,01 respectivement) et à une augmentation de la proportion de C. parapsilosis (p=0,003).
Conclusion |
Cette étude confirme que l’administration d’antifongique en unité de soins intensifs influence la sensibilité aux antifongiques et la distribution des trois principales espèces Candida. En particulier la pression de sélection exercée par la caspofungine et l’amphotéricine B sur C. glabrata nécessite une surveillance particulière, du fait que cette espèce est peu sensible au fluconazole. Il est essentiel d’éviter le mésusage des antifongiques en USI pour limiter la prolifération de souches résistantes.
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Vol 26 - N° 2
P. e6 - juin 2016 Regresar al númeroBienvenido a EM-consulte, la referencia de los profesionales de la salud.
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