Au total, 150 000 personnes sont infectées par le VIH en France et il ne semble pas y avoir de diminution du nombre de nouvelles contaminations, estimées de 7000 à 8000 par an. Depuis 2008, il est noté une diminution du nombre d’hospitalisation de ces patients : la trithérapie antirétrovirale a littéralement transformé le pronostic de cette infection, en améliorant de façon spectaculaire la qualité et la durée de vie des patients. L’infection par le VIH devient une maladie chronique qui expose de façon prolongée les patients au virus et aux traitements. De nouvelles pathologies et comorbidités apparaissent chez ces patients infectés par le VIH (VIH+), telles que les pathologies tumorales, cardiovasculaires, et sur le plan rhumatologique, des complications osseuses et articulaires. Tous ces éléments épidémiologiques et cliniques font qu’un jour ou l’autre un rhumatologue est amené à être sollicité pour un problème osseux ou articulaire chez un patient VIH+ et quelques notions doivent être connues. Dans un 1^er temps, une revue de la littérature concernant l’ostéoporose chez les patients VIH+ est proposée : la déminéralisation osseuse est fréquente, touche plutôt les hommes. L’ostéoporose est d’origine polyfactorielle, l’impact fracturaire a été confirmé dans plusieurs études. C’est pourquoi des recommandations pour le dépistage et la prise en charge thérapeutique de cette déminéralisation osseuse sont proposées. La deuxième partie de cet article concerne les autres manifestations rhumatologiques : l’ostéomalacie, les ostéonécroses et les rhumatismes inflammatoires. La douleur ostéoarticulaire est un symptôme régulièrement rapporté par le patient VIH+. Il est important de pouvoir poser un diagnostic étiologique afin de proposer un traitement adapté. Il est intéressant de noter que des traitements immunosuppresseurs, voire des biothérapies ont pu être proposés chez ces patients immunodéprimés, avec une bonne tolérance de ces différentes thérapeutiques.