Nous avons évalué le rôle des protons dans la prise en charge des cas pour lesquels il n’est pas possible de satisfaire les contraintes usuelles aux organes à risque par photons.

Pendant l’année 2015, tous les traitements du service en conditions stéréotaxiques (par CyberKnife^®) et les arcthérapies hélicoïdales, pour lesquels il a fallu diminuer la dose aux volumes cibles pour satisfaire les contraintes aux organes à risque, ont été répertoriés. Ils ont été modélisés avec une machine de proton IBA en mode pencil beam scanning (spot de 3mm). Les volumes cibles prévisionnels (PTV) ont été conservés, c’est-à-dire que les incertitudes de profondeur du pic de Bragg n’ont pas été prises en compte sauf pour le choix des incidences.

Au total, 1310 traitements par CyberKnife^® et tomothérapies ont été administrés en 2015, ceux pour lesquels il a fallu diminuer la dose prescrite se classent selon deux types : (1) lorsqu’un organe en série est adjacent, comme la moelle épinière dans les cas de ré-irradiation de vertèbre ; les plans protons n’ont pas permis de montrer que la dose prescrite pourrait être conservée car la pénombre des faisceaux en pencil beam scanning n’est pas inférieure à celle produite par les faisceaux de photons ; (2) lorsque c’est un organe parallèle qui est limitant, la taille du volume cible est telle que le niveau des faibles doses est trop important ; nous avons compté 11 lésions hépatiques et six lésions pulmonaires avec envahissement médiastinal, les plans protons ont permis de montrer systématiquement que la dose prescrite souhaitée pouvait être conservée.

Sur une année, 17 patients pour lesquels il a été nécessaire de diminuer la dose de prescription et pour lesquels un traitement par protons (pencil beam scanning) permettrait de la conserver ont été comptabilisés. Ces traitements concernaient de grands volumes cibles pulmonaires ou hépatiques.