La veille phénologique consiste en l’étude scientifique des variations saisonnières, de la croissance et du développement des plantes. Elle permet de déterminer les dates de pollinisation des espèces à risque allergique. Nous présentons les résultats de 2 années d’observation.

L’observation de la pollinisation de 25 espèces végétales correspondant à la phytogéographie lorraine est effectuée dans le jardin botanique J.-M. Pelt (54). Le développement des plantes est surveillé toute l’année, 1 à 2 fois par semaine selon la saison. La date de la première et dernière libération de pollen est relevée pour chaque espèce. Les observations sont comparées aux comptes polliniques du site de Nancy réalisés de février à octobre (RNSA).

La pollinisation des noisetiers communs est précoce et survient avant le début des comptes polliniques : 24 décembre 2014 et 29 décembre 2015. Les fauches tardives des herbacées ont impliqué des remontées de floraison plus tard dans la saison, avec une nouvelle libération de pollen (particulièrement le Plantain lancéolé et le Dactyle aggloméré) en octobre. Le vulpin des prés apparaît être un indicateur précoce de la période de pollinisation des graminées.

La veille phénologique permet de déterminer le début de la pollinisation des espèces allergisantes sur un site. Le choix des plantes à surveiller, de leur exposition et environnement est essentiel. Les nouvelles pratiques, telles que les fauches tardives, peuvent être à l’origine d’émission de pollens de graminées à l’automne. La diffusion et l’accessibilité de ces informations plus précoces que celles des comptes polliniques permettent la mise en œuvre d’actions préventives auprès des patients.

La veille phénologique donne une information en temps réel. Elle permet d’étudier les influences du climat et des activités humaines sur la pollinisation des espèces à risque et de mettre en place des actions de prévention des allergies polliniques.