La rhinite allergique professionnelle est une pathologie fréquente et sa prévalence dépend de plusieurs facteurs liés à l’allergène, aux conditions du travail et à la victime. Peu sont les études qui se sont intéressées à évaluer l’impact de cette maladie sur la productivité professionnelle des salariés atteints.

Il s’agit d’une étude transversale portant sur les patients consultant au service de pathologies professionnelles au CHU Farhat Hached durant une période de dix ans, chez qui le diagnostic de rhinite allergique professionnelle a été porté. L’enquête a été réalisée grâce à un entretien téléphonique à l’aide du questionnaire validé : le Work Productivity and Activity Impairment Questionnaire.

Parmi 414 patients initialement inclus, seulement 140 ont pu répondre à notre questionnaire, soit un taux de réponse de 33,8 %. L’âge moyen de notre population était de 37,8±8 ans avec une prédominance féminine (sex-ratio=0,33). La majorité des patients travaillaient dans le secteur textile (67,5 %) avec une ancienneté professionnelle moyenne de 15,34±8,8 ans. Le taux d’absentéisme était de 9,98 % et le taux de présentéisme était de 46,7 % avec une baisse totale de la productivité égale à 48,8±34,5 %. La présence de prurit nasal intense et des signes oculaires étaient les facteurs associés significativement à la baisse totale de la productivité.

La rhinite est l’une des maladies professionnelles les plus courantes. Elle est généralement méconnue des médecins dont la connaissance des pathologies professionnelles et de leurs causes est souvent insuffisante. Cependant, elle est la première manifestation d’une maladie respiratoire pouvant à l’origine de complications socio-économiques invalidantes. L’impact économique de la rhinite professionnelle est souvent important en raison de ses coûts indirects considérables.

Vu l’impact considérable de la rhinite allergique professionnelle sur la productivité au travail, le renforcement des moyens de prévention collective et individuelle sur le milieu du travail restent les seules alternatives à adopter par le médecin du travail.