Comorbidités et maladie de Gaucher observées dans un service de médecine - 22/05/17
Resumen |
Introduction |
Le diagnostic de maladie de Gaucher « MG » est aujourd’hui aisé devant une hépatosplénomégalie du sujet jeune, les dosages enzymatiques et/ou la découverte de cellules de Gaucher à la ponction de moelle réalisée devant une pancytopénie…
Objectifs |
Revoir le profil de la MG de type 1 chez l’adulte observé dans un service de médecine interne et les comorbidités associées à cette affection.
Patients et méthodes |
Étude sur dossiers colligés sur 15 ans dans un service de médecine interne. Sont inclus dans cette étude les patients porteurs d’une MG diagnostiquée dans le jeune âge et issus des services de pédiatrie. Tous les diagnostics sont attestés par les dosages enzymatiques et la mise en évidence de cellules de Gaucher dans divers sites de ponction-biopsie (moelle osseuse, foie, pièce de splénectomie…).
Résultats |
Quatorze femmes et 5 hommes colligés, âge moyen est de 31,4 ans (17–67). La répartition par famille en 3 cas dans la fratrie (3 familles), 2 cas (3 familles) et restent isolés dans les autres cas. Trois patients sont diagnostiqués à l’occasion d’un dépistage familial (15 %). Une notion de splénectomie est retrouvée à l’âge pédiatrique (3) l’une étant traumatique. Les signes cardinaux de la MG (splénomégalie, hépatosplénomégalie) sont quasi constant et au 1er plan (15/18), associés à des infarctus spléniques (2) et à une hypertension portale (4). Les cytopénies sont dominées par la thrombopénie (7) souvent majeure (4) et associée à des syndromes hémorragiques (2). Des manifestations ostéoarticulaires à l’origine de déformations, de positions vicieuses et de boiterie sont à l’origine d’un handicap et d’une altération de la qualité de vie (9), soit dans plus de 50 %. Des infarctus osseux et des ostéonécrose diffuses sont observées (7) en particuliers au niveau des têtes fémorales (5) ainsi qu’une ostéoporose compliquée de tassements vertébraux (4). Les autres manifestations observées sont une cholécystite sur lithiase pigmentaire (4), une pancréatite biliaire (1), une dysthyroïdie (5), des infections pulmonaires récurrentes secondaires à une dilatation de bronches (DDB), une HTAP (1) gravidique et une masse abdominale faite d’une infiltration iléale par de cellules histiocytaire (gaucherome). Un nystagmus (1), un tremblement de repos (1), une hypoacousie (2), des ulcères cutanés sont plus rares. Les comorbidités associées sont une cirrhose sur une HVC post-transfusionnelle (1), une maladie de Crohn (1), un pyoderma gangrenusum (1), une maladie lupique compliquée d’une maladie thromboembolique (1), un épanchement péricardique compliqué d’une pré-tamponnade péricardique (1) et d’un lymphome à grandes cellules (1). Le diagnostic de MG est posé au médullogramme (50 %), à la biopsie osseuse (4), à la biopsie hépatique (2) et sur une pièce de splénectomie (2) et confirmé par les dosages enzymatiques et les tests génétiques. Il s’agit de MG type 1 exclusif. Les autres associations fortuites sont une thyroïdite auto-immune (3), une craniosténose (1). Les patients ont pu bénéficier du traitement enzymatique substitutif « TES » (15) associé à un traitement par inhibiteur de glucosyl-céramide synthétase (4) avec une bonne tolérance et la régression nette du syndrome tumoral et du syndrome algique. On déplore 3 décès (15 %) dont 2 patientes n’ayant pas pu bénéficier de TES en dépit d’une forme hématologique sévère (syndrome hémorragique) et une patiente, splénectomisée, sous TES ayant présenté une HTAP gravidique fatale. Les autres complications stabilisées sous TES sont une hypertension porto-pulmonaire (2), des infections récurrentes sur des DDB (2).
Conclusion |
Les comorbidités élargissent le spectre clinique des MG dont l’expression clinique dépend essentiellement du degré de l’activité enzymatique et de la mutation génétique. L’association aux hépatites virales post-transfusionnelles a été exceptionnellement rapportée dans la littérature. Les pseudotumeurs histiocytaires siégent de façon élective sur les sites lympho-ganglionnaires et imposent une biopsie exérèse afin de ne pas occulter des processus lymphomateux auxquels expose la MG. La symptomatologie pulmonaire et biliaire est liée à l’activité et l’évolutivité. L’association à d’autres affections auto-immunes (dysthyroïdie, Crohn, lupus, SAPL…) est rapportée par de nombreux auteurs et enfin le risque d’HTAP est majoré en cas de splénectomie, d’atteinte pulmonaire, d’atteinte hépatique et de grossesse et doit être, de ce fait, dépistée chez ces patients de façon systématique par écho-Doppler cardiaque annuellement.
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Vol 38 - N° S1
P. A101-A102 - juin 2017 Regresar al númeroBienvenido a EM-consulte, la referencia de los profesionales de la salud.
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