Audit sur la prise en charge médicamenteuse des sujets âgés dans l’ensemble d’un CHU - 22/05/17
Resumen |
Introduction |
Les patients âgés constituent une importante proportion des patients hospitalisés dans la plupart des services d’un hôpital. Les modalités de prescription médicamenteuse pour cette population doivent suivre des règles spécifiques (HAS) compte tenu du risque majoré d’accident médicamenteux. Dans le cadre de la certification menée par la HAS dans les établissements de santé, notre CHU a dû procéder notamment à l’évaluation de la prise en charge médicamenteuse du sujet âgé. C’est dans ce contexte qu’un audit a été réalisé pour évaluer la qualité de la prise en charge clinique et médicamenteuse du sujet âgé.
Patients et méthodes |
En octobre 2016, nous avons procédé pendant une journée à un audit des prescriptions médicamenteuses chez tous les patients âgés de 65ans et plus, hospitalisés depuis au moins trois jours dans tous les services de médecine et de chirurgie du CHU. Le questionnaire portait sur l’analyse dans le dossier médical, d’une part, des paramètres cliniques à prendre en compte lors de la prescription (âge, poids, traçabilité dans le dossier papier et le dossier informatisé et concordance des données), débit de filtration glomérulaire (méthode, adaptation posologique si nécessaire), recherche d’hypotension orthostatique, état cognitif, notion d’écrasement des médicaments), d’autre part, de la prévalence et de la qualité de la prescription de classes médicamenteuses fréquemment utilisées et/ou avec risque iatrogène majoré. Nous avons comparé les résultats en fonction de la classe d’âge, de l’activité (médicale ou chirurgicale) et de la spécialité (gériatrique ou non).
Résultats |
Les prescriptions de 483 patients ont été analysées (âge moyen 80 ans). Les ordonnances contenaient en moyenne 12 lignes et étaient informatisées à 86 % (97 % en médecine vs 21 % en chirurgie). Pour la partie « renseignements cliniques », une seule donnée était bien tracée : le poids des patients, renseigné à 94 % de façon informatique et à 68 % dans le dossier papier ; dans le cas où les données étaient tracées de façon informatique et papier, elles ne concordaient que dans 71 % des cas. Certaines données étaient insuffisamment retrouvées : la recherche d’hypotension orthostatique (21 %), l’évaluation de l’état cognitif (66 %) ou encore l’analyse pharmaceutique (0 %). L’état cognitif était noté de façon significativement plus importante chez les patients de 75 ans et plus et dans les services de gériatrie. L’estimation du débit de filtration glomérulaire (DFG) n’était retrouvée que pour 42 % des patients, uniquement dans les services de médecine et surtout pour les services spécialisés en gériatrie. Pourtant 41 % avaient un DFG inférieur à 60mL/min. Concernant les adaptations posologiques nécessaires en cas de DFG inférieur à 60mL/min, seules 39 % des lignes de traitement étaient correctement adaptées. 29 % des patients avaient une statine, les patients de 75 ans et plus en recevant significativement moins (p<0,001). 53 % des patients recevaient un inhibiteur de la pompe à protons. Parmi les médicaments cardiovasculaires : 7 % des patients recevaient un anticoagulant oral direct (AOD) et 17 % un anti-vitamine K (AVK). Pour les patients sous AVK, l’INR était suivi correctement dans 83 % des cas. 64 % des patients recevaient un psychotrope dont une benzodiazépine (46 %) et/ou un neuroleptique (14 %). Les patients hospitalisés en chirurgie recevaient significativement moins de psychotropes et ceux hospitalisés dans les services spécialisés en gériatrie en recevaient plus significativement. Seulement 3 % des patients recevaient un AINS. Vingt-cinq pour cent des ordonnances comportaient une ou plusieurs associations médicamenteuses déconseillées.
Conclusion |
Nos résultats mettent en évidence les pratiques de prescription médicamenteuse à améliorer, notamment la faible prévalence du calcul du DFG et de la fréquente inadaptation des posologies. Les informations cliniques étaient en majorité insuffisamment tracées dans le dossier médical. Quant à la prise en charge médicamenteuse spécifique, les résultats montrent des prévalences relativement importantes de certaines classes thérapeutiques (psychotropes, inhibiteurs de la pompe à protons) qui vont conduire à une enquête complémentaire quant à la pertinence de leurs prescriptions. Cet audit va permettre d’élaborer pour les prescripteurs du CHU des messages en adéquation avec les points à améliorer.
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Vol 38 - N° S1
P. A153-A154 - juin 2017 Regresar al númeroBienvenido a EM-consulte, la referencia de los profesionales de la salud.
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