L’atteinte glandulaire au cours du syndrome de Sjögren (SS) ne se limite pas aux glandes salivaires et lacrymales mais peut entre autres intéresser les organes génitaux. Chez la femme, ceci peut avoir un retentissement important sur la vie sexuelle et par conséquent sur l’humeur.

Nous avons évalué la satisfaction sexuelle chez 39 patientes atteintes d’un SS en nous basant sur le score FSFI « Female Sexual Function Index ». Ce score évalue 5 domaines : le score minimal de chaque domaine est 0 et le score maximal est 6, le score total est compris entre 2 et 36. Nous avons de même évalué les troubles de l’humeur grâce au score HADS « Hospital Anxiety and Depression Scale ». Les questionnaires ont été adressés via le logiciel « Google Forms » à des membres d’un groupe Facebook intitulé : « le syndrome de Gougerot-Sjögren ».

L’âge moyen était de 44 ans (21–73) ans. Il s’agissait d’un SS primitif dans 49 % des cas et secondaire dans 51 % des cas. La moyenne du score total de FSFI était de 17,42. Les moyennes des différents domaines étaient réparties comme suit : désir : 2,6 ; excitation : 3,19 ; lubrification : 2,82 ; orgasme : 3,23 ; satisfaction : 3,21 ; douleur : 2,49. L’évaluation de l’humeur révélait une anxiété dans 64 % des cas et un syndrome dépressif dans 30,76 %. Il n’y avait pas de différence significative pour le score SFSI entre les patients atteints de dépression et les patients indemnes. De même pour les troubles de l’humeur.

La moyenne du score FSFI chez nos patientes est bien inférieure au score de 26,8 retrouvé par G. Trudel chez des femmes saines de moins de 75 ans. L’anxiété et la dépression, très fréquents chez nos patients ne semblent pas corrélés à l’insatisfaction sexuelle.