Les anticorps anti-HMGCoA-reductase associés aux myopathies nécrosantes auto-immunes ont une forte affinité pour l’HMGCoA-reductase sans pour autant l’inhiber - 22/05/17
Resumen |
Introduction |
Les myopathies nécrosantes auto-immunes (MNAI) sont des myopathies inflammatoires caractérisées par leur abondance en fibres nécrotiques et une faible inflammation observées sur les biopsies musculaires. Comme les anticorps anti-signal-recognition particle (SRP), les anticorps anti-3-hydroxy-3-methylglutaryl-coenzyme A reductase (HMGCR) ont été significativement associés aux MNAI, alors fréquemment observés après exposition aux statines. Les statines bloquent spécifiquement la voie de synthèse du cholestérol en ciblant l’HMGCR. La question du rôle pathogénique direct des auto-anticorps sur les auto-antigènes est ancienne. La polyréactivité est un des mécanismes pathogéniques possibles dans les maladies auto-immunes. Bien que les myopathies induites par les statines semblent d’une nature différente, la présence d’anticorps partageant la même cible dans le cadre d’une myopathie nous a incités à étudier le rôle potentiel de ces anticorps sur l’enzyme. De plus, l’HMGCR est l’enzyme précédant tout juste la mévalonate kinase dans la voie de synthèse du cholestérol, dont le déficit est à l’origine d’une diminution des protéines géranylées et d’une inflammation majeure. Dans cette étude, nous avons donc étudié la spécificité et l’affinité des anticorps HMGCR sur leur cible et leur potentiel rôle inhibiteur sur leur cible enzymatique.
Résultats |
Afin d’étudier l’affinité des anticorps pour leurs cibles, les anticorps anti-HMGCR de 4 patients (2 hommes et 2 femmes d’âge moyen 48,9 ans, min–max : 17,9–65,7 ans) ont été purifiés sur colonne contenant la protéine G, les anticorps anti-SRP de 5 patients ont également été purifiés (3 femmes et 2 hommes, âge moyen 49,9 ans, min–max : 24,1–69,3 ans) et ont servi de contrôle. Western-blot et Elisa ont pu montrer que les anticorps anti-HMGCR et anti-SRP n’étaient pas polyréactifs lorsque mis en contact avec des lysats musculaires ou lysats bactériens. La technique Biacore a permis de mettre en évidence une affinité importante des anticorps pour leurs cibles respectives (coefficient d’affinité Kd>10^7) sauf pour une patiente anti-SRP. Cette affinité plus faible chez cette dernière n’était pas associée à un tableau clinique plus favorable (force musculaire 1/5, rechute nécessitant l’emploi de mycophénolate mofétil). Les affinités observées pour les anticorps HMGCR étaient toutes dans le même ordre de grandeur (2.00E-11 à 1.27E-09) sans corrélation évidente avec la clinique ou le taux de CPK. Les anticorps anti-HMGCR ont ensuite été mis en contact avec le site catalytique de l’enzyme HMGCR avant mesure de l’activité enzymatique résiduelle : aucune action inhibitrice n’a été observée.
Conclusion |
Alors que les anticorps anti-SRP et anti-HMGCR montrent une affinité forte pour leur cible antigénique, on ne peut pas associer affinité et sévérité clinique. Les anticorps anti-HMGCR bien que spécifiques ne semblent pas inhiber l’enzyme cible. Cette observation concorde avec l’absence de spécificité du profil lipidique chez les patients avec anti-HMGCR. Néanmoins, cette étude est limitée par le petit nombre de sérum testés et la mise en contact du seul site catalytique de l’enzyme et non de l’enzyme entière dans le test fonctionnel.
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Vol 38 - N° S1
P. A73 - juin 2017 Regresar al númeroBienvenido a EM-consulte, la referencia de los profesionales de la salud.
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