Grâce à sa résolution spatiale, son faible prix, son caractère dynamique et sa disponibilité, l'échographie musculosquelettique est devenue, en particulier au niveau du pied et de la cheville, la technique de première intention pour l'analyse des structures superficielles. Elle étudie les tendons et les ligaments mais aussi les corticales osseuses, les rétinaculums et les nerfs. En fait, comme elle visualise toutes les structures situées entre la peau et la corticale osseuse, l'échographie complète idéalement les clichés radiologiques standards puisque chaque technique montre ce que l'autre ignore. En revanche, l'échographie ne visualisant pas le spongieux de l'os ni les interlignes articulaires, son utilisation isolée est risquée, à l'origine d'erreurs graves. Le principal écueil de l'échographie musculosquelettique est la grande difficulté de cette technique à l'origine de sa réputation d'examen opérateur-dépendant. Une connaissance approfondie de l'anatomie mais aussi de la sémiologie échographique des différentes lésions, l'utilisation d'un appareil de haut de gamme et la réalisation de coupes clés comparatives sont indispensables pour limiter le nombre d'erreurs qui ont souvent discrédité la technique. La topographie superficielle des éléments du pied et de la cheville permet l'utilisation de sondes de haute fréquence d'une précision importante ; ainsi, c'est la seule technique d'imagerie qui permet de voir la structure fibrillaire d'un ligament ou d'un tendon. Les pathologies de ces deux éléments forment la majorité des indications des examens ultrasonores de cette région, mais l'échographie est également utile pour différencier les pathologies des rétinaculums, celles de l'avant-pied et celles de la plante en particulier pour l'étude de l'aponévrose plantaire. Dans les pathologies articulaires, son rôle est important, en particulier dans la détection des synovites, mais l'absence de visualisation de l'interligne impose son association aux clichés radiologiques.