But : Le but de cette étude est de déterminer les fréquences hospitalières des différentes affections de l’orbite.

Patients et méthodes : Une étude rétrospective allant de janvier 1981 à décembre 1989 a été menée au CHU de Brazzaville. En 9 ans, 704 patients atteints d’affections orbitaires ont été examinés. Nous avons utilisé la classification recommandée par Rootman qui prend en compte les renseignements cliniques, physiopathologiques et les données de l’imagerie. Elle permet de classer les affections orbitaires en 5 groupes : « les inflammations », « les traumatismes et les malformations », « les affections vasculaires et hématologiques », « les dégénérescences » et enfin « les tumeurs ». Les critères d’inclusion des dossiers comprenaient l’examen clinique, les explorations paracliniques, les radiographies classiques et le scanner selon les cas. Les fréquences et l’homogénéité des données ont été analysées avec le test de χ².

Résultats : La fréquence des affections orbitaires a représenté 7,04 ± 0,02 % de l’ensemble des pathologies oculaires. 60,4 % des patients étaient des hommes (p ≪ 0,05). La répartition des patients en fonction des tranches d’âge s’est traduite par une courbe bimodale avec un pic dans la très jeune enfance et un autre aux 3^e et 4^e décennies (p ≪ 0,05). Les principales formes symptomatiques constatées étaient la cellulite, l’exophtalmie, les troubles sensitifs et les altérations de la vision. Les affections inflammatoires et les orbitopathies dysthyroïdiennes représentaient 61,7 % des cas, les anomalies structurelles traumatiques et malformations 24,7 % des cas, les affections dégénératives 3,7 % des cas, les tumeurs 3,7 % des cas, les affections vasculaires et hématologiques 2,4 % des cas et les formes indéterminées 3,7 % des cas. Les inflammations et les traumatismes se rencontraient beaucoup plus chez l’homme et les exophtalmies chez la femme (p ≪ 0,05). Les pathologies les plus fréquentes entre l’âge de 0 et 20 ans étaient les inflammations, les traumatismes et les malformations, entre l’âge de 21 et 60 ans les inflammations, les traumatismes et les affections dégénératives et au-delà de 60 ans les inflammations, les affections dégénératives et les tumeurs.

Discussion : Les inflammations, les traumatismes et les tumeurs sont les affections de l’orbite les plus diagnostiquées. Les différences de fréquences observées avec les données des pays européens et nord-américains sont liées au manque de disponibilité des examens complémentaires spécialisés dont notamment les examens biologiques, l’anatomopathologie et l’imagerie, mais aussi l’inaccessibilité aux soins de qualité dans nos régions.

Purpose: The aim of our study was to determine the occurrence of different orbital diseases.

Patients and methods: The authors report the results of a retrospective survey of 704 patients examined over 9 years, from January 1981 to December 1989. We used J. Rootman’s physiopathologic classification. The inclusion criteria included clinical examination, essential paraclinical explorations, and X-rays. Data frequencies and homogeneity were analyzed with the χ ² test.

Results: Orbital diseases made up 7.04±0.02% of the eye pathologies found. A male prevalence was noted (p≪0.05). The distribution according to age groups was characterized by a bimodal curve with a peak at very early childhood and another at the 30s and 40s (p≪0.05). Etiologies were as follows: inflammatory diseases and exophthalmia (61.7%), trauma and structural lesions (24.7%), degenerative diseases (3.7%), tumors (3.7%), and blood and vascular diseases (2.4%). Inflammations and orbital injuries occur more often among men and exophthalmia among women (p≪0.05). According to age, inflammations, injuries, degenerative diseases, and malformations occur between 0 and 20 years, and inflammations, degenerative diseases, injuries, and tumors occur with greater frequency after 20 years (p≪0.05).

Discussion: Inflammations, injuries, and tumors are the principal diseases of the orbit diagnosed. The different occurrences of tumors and specific inflammations observed in this study are related to the inadequate means of complementary examinations and the difficult access to health care centers in African countries.