Introduction : Les complications hémorragiques des druses de la papille (DP) sont rares. Nous allons nous intéresser à leurs implications fonctionnelles, les difficultés de diagnostic différentiel et leur étiopathogénie incertaine.

Matériel et méthode : L’étude rétrospective porte sur 6 patients. Les cas ont été soumis à un examen clinique général et ophtalmologique complet et leur évolution a été suivie pendant une période de 2 à 9 ans.

Résultats : L’âge moyen des patients était de 38,5 ans (9 à 62 ans). L’acuité visuelle était légèrement affectée et réversible dans les hémorragies papillaires (1 cas) ; elle était réduite et partiellement réversible dans les hémorragies étendues (4 cas) et sévèrement affectée et irrécupérable dans les associations à une membrane néovasculaire choroïdienne avec complications maculaires (1 cas). Nous avons constaté trois types d’hémorragies : des hémorragies papillaires (1 cas), des hémorragies parapapillaires, associées à une membrane néovasculaire choroïdienne au stade aigu (2 cas) et au stade cicatriciel (1 cas) et enfin, des hémorragies sous-rétiniennes étendues (2 cas). Les druses de la papille étaient localisées profondément (4 cas) ou superficiellement (2 cas). L’ultrasonographie montrait la présence et la bilatéralité des druses dans tous les cas. L’évolution, suivie pendant une période de 2 à 9 ans, a mis en évidence la résorption des hémorragies (processus qui a duré de 3 à 6 mois), la réversibilité de l’acuité visuelle dans les cas sans implication maculaire et l’absence des récidives ou de la bilatéralisation.

Discussion et conclusions : Les auteurs présentent quelques cas cliniques de druses papillaires compliquées avec des hémorragies, dont certains sont associés à une membrane néovasculaire choroïdienne. L’aspect clinique soulève des problèmes de diagnostic différentiel par rapport à l’œdème papillaire ayant d’autres étiologies. Un certain rôle dans la pathogénie est attribué à la compression directe ou progressive de la vascularisation rétinienne qui peut provoquer l’érosion de la paroi vasculaire et, dans certains cas, l’apparition de la membrane néovasculaire choroïdienne. Le traitement proposé est médicamenteux ou chirurgical ou effectué par photocoagulation, mais les résultats sont contradictoires.

Introduction: The hemorrhagic complications of the optic disk drusen are rare and interesting because of their functional implications, the difficulty of the differential diagnosis and the uncertain pathogeny.

Material and methods: Retrospective study of 6 cases with a complete general and ophthalmological examination, followed between 2 and 9 years.

Results: The average age of the cases was 38,5 years (9-62 years). The visual acuity was slightly affected and reversible in the papillary hemorrhagies (1 case), low and partial reversible in the extended hemorrhagies (4 cases), severe affected and irreversible in the associations with a choroidal neovascular membrane with macular implications (1 case). We found three types of hemorrhagies: papillary (1 case), peripapillary associated with choroidal neovascular membrane in acute (2 cases) and cicatricial stage (1 case), extended subretinal (2 cases). The papillary drusen were profound (4 cases) and superficial (2 cases). Ultrasonography showed the presence of the optic disk drusen in both eyes in all cases. The evolution followed on a period from 2 to 9 years, revealed the resorbtion of the hemorrhagies between 3 and 6 months, the reversible visual acuity in the cases without macular implication, and the absence of recidiva or bilateralisation.

Discussions and conclusions: The authors are presenting a number of clinical cases of papillary drusen complicated with hemorrhagies, some of the cases being associated with choroidial neovascular membrane. Because of the clinical appearance, aspects of differential diagnosis with papillary edema of other etiologies are discussed. A role in the pathogeny is attributed to the direct or progressive compression of the retinal vascularisation which can provoke the erosion of the vessels and in some cases the appearance of the choroidal neovascular membrane. The suggested therapy is medical, surgical, or by photocoagulation, but the results are contradictory.