Cryptococcose neuroméningée : à propos de 51 cas diagnostiqués en 24 ans au centre hospitalier Ibn Sina à Rabat, Maroc (1993–2016) - 16/09/17
Resumen |
Introduction |
La cryptococcose, une mycose opportuniste due à des levures encapsulées du genre Cryptococcus, touche dans 80 à 90 % des cas des patients immunodéficients. La localisation neuroméningée de l’infection est grave du fait de sa morbidité et sa mortalité élevées. Depuis l’apparition de la pandémie du syndrome d’immunodéficience humaine acquise (SIDA), le nombre de cas de cryptococcose neuroméningée à C. neoformans connaît une augmentation constante, relativement maîtrisée par l’introduction du traitement antirétroviral. Le Maroc est également concerné par cette évolution.
But |
L’objectif de notre travail est de déterminer les caractéristiques épidémiologiques, diagnostiques et pronostiques des cas de cryptococcose neuroméningée diagnostiqués au centre hospitalier Ibn Sina à Rabat, au Maroc.
Matériel et méthodes |
Ce travail est une étude rétrospective d’une série de cas de cryptococcose neuroméningée diagnostiqués entre janvier 1993 et décembre 2016 au sein du laboratoire central de parasitologie et mycologie du centre hospitalier Ibn Sina. Les méthodes utilisées pour le diagnostic mycologique sont la mise en culture du liquide céphalorachidien (LCR) à 37°C sur les différents milieux Sabouraud, l’examen microscopique à l’encre de Chine du culot de centrifugation du LCR et la recherche d’antigènes solubles par agglutination sur particules de latex (kit Pastorex™ Crypto Plus).
Résultats |
Sur les 24 années de l’étude, 51 cas positifs ont été recensés, soit une moyenne de 2,12 cas par an. Deux cas ont été recensés les 8 premières années (1993–2000), 17 cas de 2001 à 2008 et 32 cas les 8 dernières années (2009–2016). L’âge des patients variait entre 24 et 76 ans, avec une moyenne de 38,5 ans. Le sex-ratio était de 2,92. La symptomatologie était dominée par les céphalées dans 80,76 % des cas, suivie par la fièvre et l’amaigrissement dans 73,07 % des cas chacun. La raideur de la nuque a été rapportée chez 61,53 % des patients. Huit patients associaient une fongémie à la localisation neuroméningée. Quarante-quatre patients étaient séropositifs pour le virus de l’immunodéficience humaine (VIH), soit 86,27 % des cas. Dans 13 de ces cas, la cryptococcose a été révélatrice de l’infection par le VIH. Parmi les 7 patients séronégatifs au VIH, 4 présentaient un autre facteur d’immunodéficience et 3 étaient en apparence immunocompétents, soit 5,88 %. L’amphotéricine B a été utilisée dans le traitement de 23 patients et le fluconazole en monothérapie chez 28 patients. L’évolution a été favorable chez 14 patients, soit 27,45 % des cas. Vingt-quatre patients ont connu une évolution défavorable, dont 21 sont décédés, et 13 patients ont été perdus de vue.
Conclusion |
Les cas de cryptococcose neuroméningée sont en constante augmentation au Maroc. Cette mycose peut avoir une issue fatale en cas de retard de diagnostic et de prise en charge, d’où l’intérêt de savoir l’évoquer devant un tableau de méningite ou de méningo-encéphalite subaiguës ou chroniques, notamment chez le patient immunodéficient.
El texto completo de este artículo está disponible en PDF.Mots clés : Cryptococcose neuroméningée, Rabat
Esquema
Vol 27 - N° 3
P. e30-e31 - septembre 2017 Regresar al númeroBienvenido a EM-consulte, la referencia de los profesionales de la salud.
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