Analyse préliminaire de l’étude SOS : étude rétrospective nationale sur les infections invasives à Scedosporium et Lomentospora - 16/09/17
Resumen |
Introduction |
Les scedosporioses invasives sont causées principalement par des champignons dont la taxonomie a récemment changé, Lomentospora prolificans (syn. Scedosporium prolificans) et le complexe Scedosporium/Pseudallescheria. Ils sont responsables d’infections variées chez des patients immunodéprimés, plus rarement chez l’immunocompétent. Leur haut niveau de résistance aux antifongiques rend la prise en charge de ces infections particulièrement difficile. Il existe par ailleurs peu de données de cohorte nationale concernant ces infections rares.
L’objectif du projet Scedosporiosis Observational Study (SOS) est de décrire l’épidémiologie des scedosporioses invasives en France en recherchant d’éventuelles associations entre épidémiologie, présentation clinique et/ou pronostic de ces infections et données taxonomiques ou sensibilité aux antifongiques.
Méthodes |
Les cas d’infections invasives dues à des isolats de Scedosporium et Lomentospora caractérisés au CNRMA de 2005 à 2016 sont inclus dans l’étude. Les formes non invasives (mycétomes, balles fongiques isolées) sont exclues. Les données sont recueillies de manière rétrospective par questionnaire standardisé (données épidémiologiques, clinico-radiologiques, mycologiques et thérapeutiques ; évolution). Les souches ont été caractérisées morphologiquement et par identification moléculaire (séquençage ITS, 28S et β-tubuline) et leur sensibilité aux antifongiques (méthode EUCAST).
Résultats |
Cinquante cas ont pu être étudiés au 01/02/2017 correspondant à 33 scedosporioses invasives (17 exclus comprenant 8 infections non invasives, 9 colonisations). Cinquante-huit cas sont en cours d’analyse.
L’âge moyen était de 55 an, avec une prédominance masculine (64 %). Un facteur favorisant est retrouvé dans 94 % des cas. 63 % des patients ont une immunodépression (hémopathie maligne 30 %, allogreffe de cellules souches 9 %, neutropénie 18 %, transplantation d’organe solide 33 %, tumeur solide 3 %, corticothérapie 45 %, immunosuppresseurs 39 %). Les autres facteurs favorisant rapportés sont les suivants : diabète 36 %, insuffisance rénale chronique 15 %, chirurgie récente 33 %, traumatisme/inoculation 18 %. Une colonisation antérieure à Scedosporium était notée dans 18 % des cas. La scedosporiose a émergé sous traitement antifongique dans 27 % des cas.
Les principales localisations étaient pulmonaires (30 %), cérébrales (30 %), cutanées (21 %), ostéoarticulaires (30 %). L’infection était disséminée dans 33 % des cas et les hémocultures positives dans 18 % des cas. Les principales espèces étaient Scedosporium apiospermum, S. boydii et L. prolificans. Scedosporium aurantiacum, S. dehoogii, S. minutosporum, Pseudallescheria angusta et P. ellipsoida ont été colligés dans un cas chacun.
La majorité (94 %) des patients avait reçu un traitement antifongique de première ligne pour une durée médiane de 183jours (voriconazole 76 %, caspofungine 12 %, amphotéricine B liposomale 12 %, posaconazole 9 %, association d’antifongiques 18 %). Un geste chirurgical était associé dans 58 % des cas. La mortalité est de 15 % à 1 mois, 24 % à 3 mois et 36 % à 1 an.
Conclusion |
Ces résultats préliminaires montrent la grande diversité des terrains prédisposant aux scedosporioses et des tableaux cliniques de ces infections.
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Vol 27 - N° 3
P. e33 - septembre 2017 Regresar al númeroBienvenido a EM-consulte, la referencia de los profesionales de la salud.
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