Le β (1,3)-D-glucane est un polysaccharide et composant majeur de la paroi de nombreux champignons. Son dosage dans le sérum est un outil complémentaire au diagnostic des infections fongiques invasives. Il repose sur une méthode colorimétrique. Ainsi, la lipémie, l’ictère ou l’hémolyse d’un échantillon sont sources d’interférence analytique et peuvent générer des résultats faussement positifs ou négatifs. Le fournisseur recommande alors de diluer l’échantillon avant dosage afin d’atténuer la coloration des sérums due à la présence de molécules de surcharge. Les buts de notre étude ont été d’objectiver l’impact de l’aspect du sérum sur le dosage du glucane et de définir un protocole applicable au laboratoire pour les échantillons ictériques, lipémiques et hémolysés.

Trente-neuf échantillons sériques ont été analysés. Il s’agissait de 8 échantillons d’aspect clair, 11 échantillons lipémiques, 8 échantillons ictériques et 12 échantillons hémolysés.

Le dosage a été réalisé à l’aide du kit Fungitell^® selon les recommandations du fabricant (Associates of Cape Cod, Inc., East Falmouth, MA, États-Unis). Le matériel utilisé était « glucan-free ».

Chaque échantillon clair a été testé pur et dilué au 1/2,5, 1/5 et 1/10. Les autres échantillons ont été testés pur et dilué au 1/10. Les dosages ont été réalisés en duplicate.

Le taux de glucane des échantillons clairs était stable avant et après dilution, quel que soit le facteur de dilution utilisé (coefficient de variation moyen=14,3 %). La dilution au 1/10 a été choisie pour la suite de l’étude. Le taux de glucane des 11 échantillons lipémiques et des 8 échantillons ictériques (100 %) était augmenté après dilution, avec un coefficient d’augmentation moyen de 113,4 % et 109,5 % respectivement. Le taux de glucane de 7 des 12 échantillons hémolysés (58 %) était aussi augmenté après dilution, avec un coefficient d’augmentation moyen de 195,3 % alors qu’il diminuait pour les 5 restants (42 %) avec un coefficient de diminution moyen de 40,7 %.

Ce travail a montré une augmentation des taux de glucane après dilution des échantillons lipémiques ou ictériques suggérant qu’un dosage réalisé sur échantillon non dilué peut être à l’origine de résultats faussement négatifs. En revanche, la comparaison des résultats obtenus sur échantillons hémolysés avant et après dilution a montré des résultats discordants entre échantillons, ne permettant pas d’en déduire l’impact de l’hémolyse sur le résultat.

Cette démarche est aujourd’hui appliquée au laboratoire dans la mesure ou tout dosage de glucane sur échantillon lipémique ou ictérique est réalisé après dilution systématique au 1/10 alors que l’analyse n’est pas effectuée sur échantillon hémolyse.