Évaluer les effets de la morphologie de la hanche sur la prévalence, la sévérité clinique et la progression de l’arthrose de la hanche.

De 2007 à 2009, nous avons mené une étude sur 242 patients âgés de 40 à 75 ans ayant une arthrose des membres inférieurs symptomatique, inclus dans une étude de cohorte de sujets arthrosiques en France. Des radiographies standards des deux hanches furent obtenues à l’inclusion et au bout de trois ans. La progression de la coxarthrose a été évaluée selon le score radiologique de Kellgren-Lawrence (KL) et la sévérité clinique par les scores de douleur sur une échelle visuelle analogique (EVA) enregistrés chaque année. Cinq mesures ont été utilisées pour décrire la morphologie de la hanche : l’angle de couverture externe, l’indice acétabulaire (IA), l’angle de couverture antérieure, la profondeur du cotyle et l’angle céphalo-cervico-diaphysaire.

Sur les 484 hanches étudiées, 205 (42 %) montraient des signes d’arthrose à l’inclusion et 16 (11 à droite et 5 à gauche) eurent une prothèse totale au cours du suivi. L’indice acétabulaire (IA) était la mesure morphologique le plus constamment et fortement associée à l’arthrose radiographique à l’inclusion (odds ratio = 1,05, IC à 95 % : 1,01 à 1,08 par degré de changement d’angle), la sévérité clinique (coefficient de corrélation avec l’EVA pendant les 3 ans = 0,15 ; p = 0,004), la progression radiographique (odds ratio = 1,05, IC 95 % : 1,00–1,10 par degré) et la mise en place d’une prothèse (hazard ratio = 1,18, IC à 95 % : 1,07 à 1,29 par degré).

L’obliquité acétabulaire et surtout l’IA sont fortement, et probablement de manière causale associées à l’existence, la sévérité et la progression de la coxarthrose.