La consommation d’alcool est fortement associée à l’hyperuricémie, qui peut être responsable de la goutte. Cette étude a évalué le risque de goutte chez des patients présentant des maladies liées à l’alcool et un syndrome de dépendance à l’alcool.

Nous avons réalisé une étude de cohorte sur la population nationale dans la base de données de recherche nationale d’assurance maladie de Taïwan (NHIRD) afin d’évaluer le risque et l’incidence de la goutte chez les patients présentant des maladies liées à l’alcool et un syndrome de dépendance à l’alcool (selon la définition de la classification internationale des maladies, neuvième révision). Nous avons identifié dans ces dossiers 11 675 cas de maladies liées à l’alcool entre 1998 et 2008. Le groupe témoin comptait 23 350 sujets sans maladie liée à l’alcool appariés par score de propension (1 patient:2 témoins) selon l’âge, la tranche d’âge et le sexe.

Les résultats ont montré que les maladies liées à l’alcool étaient significativement associées au risque de goutte (hazard ratio ajusté 1,88 ; p<0,0001). Parmi les patients atteints de maladies liées à l’alcool, 34,1 % présentaient un syndrome de dépendance à l’alcool (hommes 34,8 %, femmes 32,4 %) et la dépendance à l’alcool était indépendamment associée à la survenue de la goutte (risque relatif [RR] 2,01 ; p<0,0001). Une forte dépendance à l’alcool (correspondant à des patients consommant des quantités importantes de benzodiazépines) a été associée à un risque accru de goutte (RR 1,71–4,21 ; p≤0,0182).

Les médecins devraient être informés de l’association entre syndrome de dépendance à l’alcool et survenue de goutte, et des évaluations et mesures de la consommation d’alcool visant à prévenir la dépendance devraient être mises en place dans le cadre des soins intégrés aux patients goutteux.