Le jeûne du Ramadan est un devoir religieux obligatoire qui dépend du calendrier lunaire pendant lequel le changement brutal des habitudes alimentaires et du style de vie entraînerait des modifications des rythmes biologiques. Cependant, les études concernant les processus d’adaptation sont peu nombreuses et aucune ne s’est intéressée aux rythmes circadiens chez la femme. Ainsi, nous avons étudié l’impact du Ramadan en été sur le rythme veille-sommeil, le fonctionnement cognitif et émotionnel chez une population musulmane d’hommes et de femmes.

Vingt-trois sujets algériens, sains, non fumeurs, non siesteurs et exempts des troubles du sommeil ont participé à cette étude. Ils ont complété à domicile, un questionnaire sur les habitudes du sommeil, la vigilance diurne, et les troubles cognitifs, une semaine avant, quatre semaines de Ramadan et une semaine après. Des échelles de somnolence, de fatigue et d’anxiété-dépression ont aussi été complétées.

Pendant le Ramadan, le sommeil est progressivement déphasé dès la première semaine et pendant toute la durée du Ramadan (p<0,0001). Les hommes se couchent plus tard que les femmes, la semaine et le week-end, mais ce sont les femmes qui ont un TST significativement réduit à la fin du mois (p<0,0001). Les siestes diurnes ne compensent pas la dette du sommeil qui entraîne des dysfonctionnements diurnes.

Cette étude observationnelle et analytique montre que le jeûne en été entraîne une insuffisance du sommeil nocturne et des troubles cognitifs pour les deux sexes. Cependant chez la femme, il ne permet pas une adaptation spontanée du rythme veille-sommeil.