Les conduites à risques se caractérisent par un engagement délibéré dans des comportements dangereux. Beaucoup de travaux scientifiques portent sur leurs spécificités et leurs déterminants psychologiques. En dépit du grand nombre d'études consacrées aux conduites à risques, celles portant sur leurs dommages somatiques ont reçu une moindre attention. Les données de la littérature ont établi l'existence de relations entre la prise de risque somatique, le tempérament, la personnalité, certains biais cognitifs et le coping. Notre objectif est de décrire plusieurs conduites à risques occasionnant des dommages corporels (par exemple : maux de tête induits par un abus d'antalgiques, peur du mouvement et des blessures physiques, refus de dialyse et de trachéotomie, absence de dépistage cancéreux, etc.) dans l'optique de souligner leurs spécificités. Des perspectives de recherche et d'applications cliniques découlant de ces constats sont présentées. À titre d'exemple, un travail important reste à fournir pour élaborer des prises en charge psychologiques centrées sur l'existence de comportements à risque somatique, dans l'optique d'améliorer l'adhésion aux traitements ou de réduire la peur de la douleur et des procédures médicales.

Risk-taking behaviours are characterized by an active and deliberate search of danger. There is a substantial body of work in the scientific literature discussing their characteristics and psychological determinants. Despite the quantity of writings and the interest relative to diverse risk-taking behaviours, studies on their somatic damage have received less attention. The literature on the subject has established relationships between health-related risk-taking, temperament, personality, some cognitive bias and coping. Our purpose is to describe several risk-taking behaviours as major causes of somatic damage (for example: Headaches induced by chronic substance use, fear of movement and injury, withdrawal from dialysis, avoidance of tracheotomy, lack of cancer screening) in order to underline their specificities. The implications of these findings for future research on health-related risk-taking and clinical practice are presented by the authors. For example, considerable work needs to be done to build up psychological care of somatic risk behaviours in order to improve adherence to treatments and medications or to reduce fear of pain and of medical procedures.