La relation entre certains facteurs de style de vie notamment le tabagisme et la sensibilisation au nickel a été évoquée dans certaines études, cependant les mécanismes biologiques sous-jacents à cette association restent encore mal élucidés. L’objectif de notre travail était d’étudier une possible association entre le tabagisme et la dermatite de contact au nickel.

Il s’agit d’une étude rétrospective portant sur les sujets ayant consulté à l’unité de dermato-allergologie du service de médecine de travail et pathologie professionnelle de CHU Farhat Hached de Sousse en Tunisie et ayant bénéficié de patch-tests à la batterie standard européenne dans le cadre de l’exploration des dermatites de contact allergiques.

Au total 253 patients ont été patch-testés à la BSE. Plus que la moitié était des hommes (51,8 %). L’âge moyen de notre population d’étude était de 39,5±12,33 ans. Dans notre étude, 26,9 % de nos cas étaient tabagiques actifs et 23 % avaient une sensibilisation au nickel. Un tabagisme actif était objectivé parmi 29,2 % des sujets sensibilisés au nickel. La moyenne du nombre de paquet-années (PA) chez nos sujets sensibilisés au nickel était de 18,84±14,99 PA sans association statistiquement significative (p=0,54). Une association statistiquement significative était retrouvée entre l’intensité de la réaction aux patchs-tests au nickel et le tabagisme actif (p=0,015). L’allergie au nickel était significativement corrélée au tabagisme passif (p=0,031).

Il existe des preuves que les stimulants tels que le tabac ont des effets sur le système immunitaire ce qui pourrait expliquer l’augmentation de la sensibilisation au nickel retrouvée chez les fumeurs dans certaines études épidémiologiques.

La relation entre le tabagisme et la sensibilisation au nickel est identifiée.